DISCOURS ROYAL Le Maroc fait fi des attaques dont il est la cible, par intérêt, par surenchère ou par mauvaise fois de la part de certains pays. La préoccupation première du Royaume est le développement intégré et durable. C'est dans cet esprit que s'est inscrit le discours Royal qui outrepasse les polémiques stériles. Dans le discours qu'il a prononcé le 6 novembre à l'occasion du 38e anniversaire de la Marche Verte, le souverain a rappelé les autres marches engagées sous son impulsion pour la consolidation des droits civils et politiques et la poursuite de la promotion de la nouvelle génération des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux. La série de réformes profondes et de chantiers majeurs lancés à cette fin récusent « les réactions hâtives face aux développements et aux événements nationaux et internationaux », a précisé le souverain. Le Royaume se montre aussi serein face aux attaques dont il fait l'objet sur des questions liées aux droits de l'Homme dans ses provinces du sud. « Est-il raisonnable de penser que le Maroc respecte les droits de l'Homme dans le nord du pays et les transgresse dans le sud ? », lance le roi Mohammed VI, rappelant que tous les Etats refusent d'être l'objet d'agissements attentatoires à leur sécurité et leur stabilité, d'autant plus que la violence, la subversion et l'intimidation des citoyens sont incompatibles avec les droits de l'Homme, et que l'exercice des libertés ne peut se faire que dans le respect de la loi. Sans complexe, le pays se montre à l'écoute des critiques, mais rejette la mauvaise foi, la surenchère et les rapports téléguidés. « Certains Etats se contentent de confier aux fonctionnaires le soin de suivre la situation au Maroc. Or, certains parmi eux sont soit mal disposés à l'égard de notre pays, soit influencés par les thèses de nos adversaires. Et ce sont eux qui veillent parfois, malheureusement, à la préparation des dossiers et des rapports erronés, sur la base desquels les responsables arrêtent certaines de leurs positions », argumente le roi Mohammed VI. Et d'ajouter : « Mais la raison principale de cette attitude injuste à l'égard du Maroc, tient essentiellement à l'argent et aux avantages par lesquels les adversaires tentent d'acheter les voix et les prises de position de certaines organisations hostiles à notre pays. Ils dilapident de la sorte les richesses et les ressources d'un peuple frère, que cette question ne concerne pas, mais se dresse plutôt comme une entrave à l'intégration maghrébine ». Pour clore ce chapitre, le souverain souligne que le Maroc refuse « de recevoir des leçons en la matière, surtout de la part de ceux qui bafouent systématiquement les droits de l'Homme ». Il invite ceux qui souhaitent surenchérir sur le Maroc à descendre à Tindouf, et observer dans nombre de régions alentour, les atteintes portées aux droits humains les plus élémentaires. Concernant les provinces du Sud, l'initiative marocaine pour l'autonomie du Sahara, rappelée par le souverain dans son discours, reste la seule solution réaliste proposée à l'ONU. Mais en attendant que les parties concernées sortent de la logique du maintien du statu quo, le Royaume reste fidèle à son esprit entreprenant. « Nous n'entendons pas hypothéquer l'avenir de nos provinces du Sud, et le subordonner aux développements de la question du Sahara au niveau de l'ONU. Bien au contraire, nous allons y poursuivre notre action tous azimuts de développement intégré », tranche le souverain. La feuille de route élaborée par le Conseil économique, social et environnemental servira de base pour le déploiement de la régionalisation avancée. « Il ne s'agit pas d'une simple proposition de solutions palliatives pour une conjoncture d'urgence, ni de projets isolés déconnectés les uns des autres, mais plutôt d'une vision développementale intégrée, fondée sur une analyse objective de la situation effective dans nos provinces du Sud, en vue de poser les bases fondatrices d'une politique intégrée, à long terme, dans les différents domaines », insiste le roi Mohammed VI. Dans cette perspective, les maîtres mots seront « l'attachement aux valeurs du travail et de l'effort, du mérite et de l'égalité des chances », en plus de « la solidarité, l'équité, la préservation de la dignité des catégories vulnérables, la promotion du développement humain et le raffermissement de la cohésion sociale ». Tel que le décrit le souverain, ce modèle de développement, qui s'appuie sur des mégaprojets d'investissement avec une gouvernance responsable, est durable, respectueux de l'environnement et des spécificités culturelles, tourné vers l'avenir et où la femme et la jeunesse occupent une place particulière. Ce n'est pas tout, la préservation des droits des générations montantes, notamment en mettant l'accent sur les énergies renouvelables, y est inscrite comme fil conducteur. « Notre but ultime est de faire de nos provinces du Sud un espace de développement intégré, propre à assurer une vie digne pour les populations de la région. Il s'agit aussi de conforter la portée géostratégique de ces provinces en tant que pôle régional de liaison et d'échanges entre l'Europe et l'Afrique subsaharienne », affirme le roi Mohammed VI. Relations Sud-Sud La détermination du Maroc à consolider sa position de pilier de la coopération Sud-Sud a été reconfirmée par le souverain. « Bien que le Maroc, membre fondateur de l'Organisation de l'Unité africaine, ne siège pas au sein de l'Union Africaine, il oeuvre néanmoins à renforcer et à diversifier ses relations économiques avec les pays du continent et à encourager les investissements mutuels entre eux, tant au niveau bilatéral que dans le cadre des instances et des regroupements régionaux », a-t-il précisé. En témoignent les nombreuses visites royales à différents pays africains dont la plus récente a été effectuée au Mali. Pays que le Maroc soutient « dans son combat contre les bandes de l'extrémisme et du terrorisme ». L'ouverture du Royaume envers l'Afrique se traduit également par les efforts qu'il déploie en matière de protection des immigrés. Le Souverain a rappelé à ce propos l'initiative de l'Alliance africaine pour la migration et le développement présentée par le Maroc en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies de cette année. « C'est une initiative axée sur une vision africaine commune et des principes humanitaires devant présider aux questions migratoires. Elle s'appuie également sur la responsabilité partagée entre les pays d'origine, de transit et d'accueil, et sur le lien étroit entre immigration et développement », explique le souverain. A travers l'ensemble des messages qu'il a lancés dans son discours, le roi Mohammed VI inscrit donc le Maroc dans une démarche constructive. C'est la meilleure réponse aux forces destructrices.