Il est clair aux yeux des différents observateurs et amateurs de football au Maroc que le salut est dans le professionnalisme. Et qui dit professionnalisme dit fatalement un changement du statut juridique des différents clubs de football dans notre pays. De simples associations à but non lucratif gérées par des bénévoles ne peuvent faire évoluer la pratique footballistique au Maroc. Les dirigeants du Fath de Rabat ont compris cet état de fait depuis près de deux années. En 2007, le club rbati annonce sa volonté de professionnaliser sa gestion en se transformant en société anonyme. Une petite révolution dans les milieux footballistiques nationaux. Cette opération s'effectue en partenariat avec la Caisse de dépôt et de gestion dont la nouvelle structure sera filiale. En effet, grand sponsor du FUS, la CDG se lance dans le bain des activités sportives en prenant possession de près de 80 % de la section football du Fath. La société anonyme sera dotée d'un conseil de surveillance et d'un directoire. Les 20 % restant du capital de la nouvelle société seront détenus par le club omnisport du FUS, regroupant toutes les autres sections. «Si tout est prêt sur le papier, on attend le passage de la nouvelle loi sur la pratique sportive qui devait être discutée au Parlement lors de la prochaine législature. Ce nouveau texte juridique permet l'organisation en société à objet sportif, comme c'est le cas actuellement dans les grands championnats européens», souligne un dirigeant du club de la capitale. WAC et Raja hors course La création de FUS Développement a mis la puce à l'oreille d'autres clubs du championnat national de première division. Il s'agit de l'Olympique de Khouribga et du Kawkab de Marrakech. «Rien n'est encore officiel pour le moment, mais nous essayons de mettre l'ossature de ce projet et voir la nouvelle organisation du club», souligne un dirigeant du club khouribgui. Ce dernier a d'ailleurs un partenaire tout trouvé pour cette nouvelle aventure. Il s'agit de l'OCP qui voudrait trouver un autre cadre pour son sponsoring du club de la ville des phosphates. Lui-même transformé en SA l'année dernière, l'Office voudrait entrer dans un mode de partenariat autour d'une structure commerciale bien définie. Pour ce qui est du club de la ville ocre, les pourparlers sont toujours en cours avec de nombreuses grandes entreprises de la place pour une forme d'association dans le cadre d'une société à objet sportif. Pour ce qui est des deux clubs casablancais, le Raja et le Wydad en l'occurrence, ils avaient pensé un certain moment à se transformer en SA. En vain. L'opposition était de taille au sein des dirigeants et des adhérents des deux clubs. Le projet préconisé par le WAC prévoyait la création, en parallèle à l'association gérant le club actuellement, d'une société anonyme à objet sportif pour la constitution de laquelle un appel à épargne va être lancé. Le business plan de la nouvelle structure à créer, mis en place par une grande banque d'affaires de la place, prévoit un budget de lancement de 135 millions de DH. Pour ce qui est du Raja, le projet préconisé dans un premier temps par l'équipe dirigeante ne concerne pas le changement des statuts du club, mais une grande modernisation de son mode de gouvernance. Tous ces projets ne peuvent être concrétisés pour le moment. Et pour cause, l'arsenal juridique existant actuellement ne le permet tout simplement pas. Le département de Nawal El Moutawakel, ministre de la Jeunesse et des sports, a élaboré un projet de loi dans ce sens. Il détaille les conditions de création et d'exploitation de toute société à objet sportif, quelle que soit la discipline sportive concernée.