Une bio autorisée à souhait, un récit conté avec une déconcertante simplicité et un emballage des plus «air du temps». L'ouvrage et sa conception sont, solidairement, une première au Maroc. D'abord le format - adopté depuis peu sous d'autres cieux. Ensuite, une écriture loin de toute dithyrambe. Le petit beau livre que nous accompagnons et présentons en totale exclusivité est une idée forcément folle. Le biographié est loin d'avoir atteint l'âge d'un panthéonable et, et surtout, il loue les services d'un électron libre, plastiquement critique et qui ne mâche ses mots que pour dire (parfois) bonjour. Et encore Jamal Boushaba, enfant chéri ou charrié (c'est selon) par le microcosme artistique d'ici bah (!) s'est nonchalamment prêté à un exercice qui le prend désormais à la gorge : s'employer à développer ce type de réalisation en caressant toutes les formes artistiques qu'il a l'habitude de tutoyer. Younes El Kharraz a fait, finalement, un choix «périlleux». Prendre quelqu'un qu'il connaît suffisamment pour le raconter, veiller au petit grain mais lui donner carte blanche. Seulement El Kharraz, ce fidèle fils d'Assilah, est un ombrageux non déclaré qui passe sa vie à essayer, à s'essayer, à papillonner, pour constamment se renouveler. Est-ce une manière de nous tenir, à notre tour, fidèles à une approche qu'il n'a pas encore cernée ? On s'en bat la toile ! C'est à un simple vécu que nous sommes conviés. El Kharraz, beau sans le vouloir et intriguant sans le savoir, réussit avec le compte rendu de ce «parcours» l'un des tours des plus insoupçonnés pour dire qu'on peut à n'importe quel moment de la création acter sans complexe. Et c'est à son ami Saïd Alj qu'il s'adresse à travers ce produit inédit.