La police égyptienne a arrêté trois personnes suspectées d'être impliquées dans l'attentat de dimanche au Caire, a-t-on appris lundi 23 février de source de sécurité. Ces trois hommes, dont l'identité n'a pas été révélée, ont été interpellés près du lieu de l'attentat, juste après l'explosion. Une touriste française a été tuée et 25 autres personnes ont été blessées, dimanche soir, dans l'explosion d'une grenade près d'un café en bordure du souk Khan el-Khalili, dans le centre historique de la capitale égyptienne, où affluent les touristes. C'est la première attaque terroriste contre des Occidentaux en Egypte depuis 2006. La Française tuée était âgée de 17 ans et était originaire de Levallois, près de Paris. La victime "était partie avec un groupe de jeunes de Levallois", a déclaré un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Parmi les 25 blessés, figurent 17 touristes français, dont trois plus sérieusement atteints, ainsi qu'un Allemand, trois Saoudiens et quatre Egyptiens. Quatorze des blessés français ont pu quitter l'hôpital après avoir reçu des soins. La police égyptienne a enregistré leur témoignage. Les victimes française devaient être rapatriées sur Paris par avion, dès lundi matin. A Paris, le président Nicolas Sarkozy a fait part de sa "profonde émotion". Il a transmis "ses condoléances à la famille de la victime et adressé un message de sympathie et de solidarité aux blessés et à leurs proches". Une grenade artisanale Selon les services de sécurité cités par l'agence officielle Mena, la grenade, qui a explosé vers 18h50 (16h50 GMT), avait été placée dans un sac en plastique sous un banc en pierre de la place de la mosquée al-Hussein, près de Khan al-Khalili. "C'était un engin explosif de fabrication artisanale apparemment jeté d'un toit vers une zone de cafés", avait déclaré dans un premier temps un responsable de la police, alors que les abords du quartier ont été bouclés par les forces de sécurité. Selon une source policière, l'engin était de "fabrication artisanale et contenait des morceaux de métal et des clous". Elle a indiqué qu'un second engin avait été désamorcé par des artificiers. Les forces de sécurité empêchaient tout accès au lieu de l'attentat. Dernier en date d'une série d'attentats Le bazar de Khan al-Khalili, où convergent chaque jour des milliers de touristes, avait déjà été le théâtre d'un attentat en avril 2005. Il avait coûté la vie à deux touristes français et un Américain. Il s'agit de la première attaque contre des touristes en Egypte, depuis le triple attentat qui avait frappé la station balnéaire de Dahab, dans la péninsule du Sinaï, en avril 2006. L'attentat avait tué 20 personnes, dont six ressortissants étrangers, en plus des trois kamikazes. Deux autres grandes cités balnéaires du Sinaï, en bordure de la mer Rouge, avaient également été visées en 2004 et 2005 : Taba (34 morts) et Charm-el-Cheikh (70 morts). Les autorités avaient attribué ces attentats à des bédouins islamistes membres du groupe Al-Tawid wal Jihad, estimant qu'ils avaient eu des liens avec des islamistes palestiniens de la bande de Gaza. Trois avaient été condamnés à mort et exécutés. Mais ces attentats ne semblaient pas liés à la violence islamiste orchestrée par des groupes al-Jihad et al Gamaa al Islamiya, qui avait provoqué la mort de 1.300 personnes dans les années 90. En pleine crise économique Ce nouvel attentat dans un lieu aussi symbolique que Khan al-Khalili pourrait peser lourdement sur le tourisme en Egypte, déjà touché par la crise économique. Le ministre du Tourisme, Zoheir Garranah, a "condamné avec force" cet attentat, exprimant l'espoir qu'il n'aurait pas de répercussions négatives sur le tourisme en Egypte, dans une déclaration à l'agence officielle Mena. Avec 13 millions de visiteurs l'an dernier, c'est un secteur clef qui a rapporté 11 milliards de dollars pour l'année fiscale 2008, soit 11,1% du PNB, et emploie 12,6% de la population active. L'an dernier 1,8 million de Russes sont venus se faire bronzer sur les bords de la mer Rouge, devant 1,2 million d'Allemands ou de Britanniques, 1 million d'Italiens ou 600.000 Français.