Changement L'Union pour la Méditerranée (UpM) n'est plus la coquille vide dont on commençait à se désintéresser. elle devient un organe agissant en faveur du développement économique depuis que Fathallah Sijilmassi en a pris les commandes. Analyse. «L'UpM fonctionne bien désormais. La preuve, les Algériens y reviennent », témoignait, en avril dernier, Jean-Louis Guigou lors du dernier Salon international de l'Agriculture au Maroc. Le fondateur de l'Ipemed (Institut de prospective économique du monde méditerranéen) s'était exprimé sur l'UpM et sur l'action de son secrétaire général lors d'un atelier de réflexion qu'il animait avec l'ancien ministre des Affaires étrangères Angel Moratinos sur la sécurité alimentaire en Méditerranée. Le retour des Algériens, notamment parmi les fonctionnaires de l'UpM, n'est pas la seule preuve de la révolution qu'elle connaît depuis l'arrivée de Fathallah Sijilmassi. Ce dernier a eu l'intelligence de sortir l'institution qu'il pilote de son carcan politico-politique pour l'inscrire dans une nouvelle dynamique qui se traduit par des projets visant le développement socio-économique des pays méditerranéens. Cette idée a échappé à Nicholas Sarkozy. Autrement, bien du temps aurait été gagné depuis la création de cette Union qui était (est toujours peut-être) si chère à l'ancien président français. Sans se perdre dans les complications politiciennes donc, Sijilmassi a usé de toute sa diplomatie, pour que l'action remplace le verbe. «C'est ce qui a permis à l'UpM de lancer, le 17 juin à Barcelonne, Logismed Training Activities» (Logismed-TA). Un projet inédit destiné à servir de « vecteur au développement des pays du sud de la région dans le but de faciliter le transport et d'encourager le commerce ». Rassembleur, le Secrétaire général avait à ses côtés les ministres du Transport du Maroc et de la Tunisie, ainsi que le Commissaire européen à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage, en plus du vice-président de la Banque Européenne d'Investissement lors de la conférence de lancement de cette action de terrain. Fathallah Sijilmassi a annoncé à l'occasion que Logismed-TA sera d'abord mise en œuvre en Egypte, au Maroc et en Tunisie. « Le projet intégrera, au total et sur une période de six ans (2013-2018), dix pays Méditerranéens et permettra la création de cinq plateformes logistiques » a-t-il précisé. Et signe qui ne trompe pas, un représentant du ministère du Transport de l'Algérie a annoncé par la conférence que l'Algérie rejoindra aussi le projet. Jean-Louis Guigou avait donc vu juste.Logismed-TA est présenté comme un complément aux programmes de formation existants. Ce programme permettra d'offrir un soutien aux différents partenaires méditerranéens dans leurs efforts visant l'amélioration de la qualification du personnel logistique. Pour le lancer, l'UpM a reçu le soutien de la Banque Européenne d'Investissement (BEI). Mais pas seulement. La Commission Européenne injecte 3 millions d'euros en faveur du projet et le Fonds pour la Transition du Partenariat Deauville 3,4 millions. De quoi réjouir le ministre marocain de l'Equipement et du transport puisque le Royaume se compte parmi les premiers bénéficiaires. « Le programme Logismed-TA devra contribuer à l'amélioration et l'homogénéisation de l'offre de formation dans les métiers de la logistique dans les pays du pourtour méditerranéen», a affirmé Abdelaziz Rebbah. Ce n'est pas la première action du genre de l'UpM, l'institution a lancé la réflexion, fin mai dernier, au sujet du financement et de la gouvernance de l'eau dans toute la Méditerranée. Là aussi, Sijilmassi a pu avoir des alliés de taille : le Partenariat de l'eau en Méditerranée (GWP-Med) et l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE). Tout cela redonne espoir en l'UpM