Grand cachottier, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a fait un pied de nez, plutôt deux, au chef du gouvernement marocain lors de sa visite officielle, les 3 et 4 juin. D'abord, il s'est adressé à la Confédération générale marocaine des entreprises (CGEM) lui promettant de la recevoir en Turquie. Juste rétablissement d'une erreur monumentale commise par le chef du gouvernement qui a « oublié » de prévenir la CGEM d'une rencontre avec les patrons turcs. Comme une rencontre de ce genre ne s'improvise pas, la CGEM a boycotté. Ensuite, le premier ministre turc devait recevoir le titre, purement honorifique, ce fameux doctorat Honoris Causa de la faculté des lettres et des sciences humaines de l'université Mohammed V de Rabat. Il l'a finalement refusé à cause des troubles dans son pays, a-t-il justifié. Et puis surprise, le lendemain, il a accepté l'Honoris Causa d'une université algérienne. Comme si les troubles avaient cessé dans son pays. C'est plutôt le contraire puisque la contestation a rassemblé d'autres catégories y compris des syndicats et des islamistes opposés au mode de gouvernance d'Erdogan. Soliman le magnifique aurait apprécié.