ON N'EST JAMAIS trahi que par les siens. La course à la Maison blanche obéit aux mêmes lois du spectacle que les séries télévisées. En fin de saison, le héros est mis à l'épreuve par ses proches. Dans l'épisode de la semaine, on a vu Colin Powell déserter le camp républicain. Sa défection est un coup de poignard dans la gorge de John Mc Cain. Elle le prive de son principal argument de campagne contre B.Obama. Difficile désormais d'accuser son challenger de manquer de crédit en politique étrangère. Un bon feuilleton exige la symétrie. Les scénaristes tricotent des histoires parallèles. On a aussi vu le champion démocrate lâché... par celui qu'il a choisi comme vice-président. En prophétisant que les ennemis de l'Amérique testeraient la nouvelle administration dans les six mois suivant l'élection, Joseph Biden a donné raison à ceux qui promettent attentats, catastrophes, épidémies en cas d'élection d'un Noir à la Maison Blanche ! On n'est pas plus gaffeur. On voit ainsi qu'on est dans une série télévisée. Dans un western, personne ne se tire jamais de balle dans le pied. Reste une certitude. Barak Obama chante la réforme en y mettant autant de talent que de flou artistique. L'Obamania déferle sur le monde. Ceux qui auront cédé à cette passion doivent s'attendre, si leur champion est élu, à être déçus. Et à se sentir trahis.