Transparence Le gouvernement fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, sauf que des résultats concrets tardent à être enregistrés. L'ONG Transparency Maroc ne ménage pas l'Exécutif sur ce dossier. Les détails. Par : Salaheddine Lemaizi La publication de l'Indice de la perception de la corruption (IPC) dans le monde par Transparency international a encore une fois apporté de mauvaises nouvelles pour le Maroc. Classé 80e en 2011, le Maroc recule de huit places dans le rapport de l'IPC de 2012, même si la note du pays a connu une légère amélioration passant de 34 à 37 sur 100. En prenant en compte les modifications apportées par les concepteurs de l'IPC, le classement du Royaume n'a pas connu d'avancées et le tableau est toujours le même. « Le pays connait une corruption endémique », décrypte Azeddine Akesbi, membre du conseil national de Transparency Maroc (TM). Au vu de l'ICP 2012, les réactions officielles n'ont pas dérogé à la règle. Abdelsselam Aboudrar, président de l'Instance centrale de la prévention de la corruption (ICPC) estime que « ce classement n'est pas significatif et il ne nous fera pas changer d'avis ». Il se montre donc sur la défensive : « Il faut avouer qu'il y a beaucoup de travail qui se fait, mais les résultats n'apparaitront qu'à moyen ou à long terme ». Pour Transparency, ces différents chantiers lancés par l'ICPC ou le gouvernement comportent beaucoup de failles. Cette ONG appelle à la mise en place d'un «Système National d'Intégrité». Le message adressé à Benkirane « Votre gouvernement n'a réalisé aucune avancée majeure dans la direction souhaitée et il n'a même pas présenté ne serait-ce qu'une vision préalable quant à son plan pour lutter contre ce fléau qui menace la cohésion de notre société ». C'est en ces termes durs que TM s'est adressé au Chef du gouvernement dans une lettre ouverte au titre évocateur : « Le gouvernement dispose-t-il d'une stratégie de lutte contre la corruption ? ». Cette stratégie devrait se décliner en objectifs, en actions à mener, mais surtout en précisant les moyens à mettre en place pour y arriver. « Sans cette stratégie nous n'arrivons jamais à évaluer la pertinence des actions entreprises par l'Exécutif », précise TM.