Vendredi 7 décembre, à la Chambre des Conseillers, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane est sorti de ses gongs, pour de vrai, cette fois-ci. Laissant de côté toute règle de bienséance, il a encore rappelé que c'est soit lui soit le chaos, soit le PJD soit l'Egypte ou la Tunisie. Des menaces lourdes de sens. Mais là où le chef du gouvernement a été peut-être été un peu loin, c'est lorsqu'il a accusé un parti, sans le nommer, d'actes pour le moins dangereux pour un pays démocratique. Qui est donc ce parti qui pouvait mettre en prison qui il voulait ? Qui est ce parti que le chef de gouvernement a accusé de toutes les dérives et de tous les maux dont souffrirait le Maroc ? La déduction n'est pas difficile à faire, mais tant que le chef du gouvernement n'a pas désigné l'objet de sa colère, on peut considérer que son discours à la chambre des conseillers entre dans le cadre de sa lutte contre « les crocodiles et les fantômes ». Toutefois, les indices donnés par le chef du gouvernement montrent bien qu'il s'agit du Parti Authenticité et modernité (PAM). Ses conseillers ont d'ailleurs quitté la salle sous les vociférations du premier ministre qui leur rappelait qu'ils devaient respecter les ministres de son gouvernement. Juste après cette séance houleuse et proche d'une foire d'empoigne, les conseillers du PAM ont étudié l'éventualité d'une poursuite judiciaire contre le chef du gouvernement. Pour eux, il s'agit de clarifier les choses, d'autant plus que Benkirane a accusé le parti e en question de manipuler la presse et de manigancer pour faire tomber le gouvernement islamiste. On attend la suite.