S?GOL?NE Royal sera candidate en 2012. Dans le livre qu'elle vient de sortir elle évoque à sa manière ses déboires sentimentaux en annonçant que "pour gagner une prochaine fois, il faudra le soutien de tout un parti et d'un compagnon amoureux, à fond avec la candidate". Quant à prendre la tête du PS après le départ de François Hollande, après les municipales, elle se prononcera "en début d'année prochaine". D'ici janvier, la présentation de son livre servira de tour de chauffe. Derrière les phrases mielleuses des responsables socialistes se profilent à nouveau les mêmes embuscades. De la part de tous les seconds couteaux des différents courants se multiplient les mêmes accusations, visant à faire porter l'essentiel de la responsabilité de la défaite sur Ségolène elle-même, alors que si elle n'en est pas exempte, chacun a pu voir le sabotage de la campagne par des "éléphants". Le coup de grâce a été donné hier par son ancien compagnon, François Hollande : "Il ne sert à rien de vouloir imputer aux autres une responsabilité. Il faut regarder, selon le rôle et la place qu'on a occupés, ce qu'on aurait pu faire de mieux". Mais contrairement à ces procès d'intention, Ségolène Royal ne fuit pas l'autocritique, évoquant à propos des "éléphants" ce qu'elle nomme sa "vraie faute", de n'avoir "pu aligner un nombre respectable de ténors socialistes sourire aux lèvres et fleur au fusil". Mon tort, dit-elle, est de ne pas avoir su "ruer dans les brancards. M'organiser. Les commander". Mais comment les commander lorsque, six mois plus tard, on entend dans la bouche de François Hollande le même ronron : la nécessité d'une "ligne claire sur le plan stratégique, ( ) compréhensible, lisible, crédible pour les Français" et surtout "une démarche collective", manière de mettre en accusation la démarche de l'ancienne candidate vis-à-vis de François Bayrou. Car l'une des révélations de ce livre c'est que Ségolène Royal lui avait proposé entre les deux tours le poste de Premier ministre, si elle était élue. "Cette proposition n'était pas improvisée comme je l'ai lu ici ou là. Ce rendez-vous était prévu, je l'avais proposé à François Bayrou qui l'avait accepté", ajoutant que François Bayrou était alors passé "à côté d'un tournant historique dans la mutation de la politique française". Mais faire cette proposition sans en parler aux responsables est un crime de lèse-majesté. Il n'y avait pourtant pas d'autre choix, pour rassembler une majorité. Mais pour ça, il fallait être deux. Et elle était seule.