Frustré, mais toujours souriant. Telle est l'image que renvoieYounès Belhanda depuis que sa saison est terminée, la faute à une grosse chamaille avec Cédric Mongongu dans les dernières secondes de Montpellier - Evian-TG (2-2), le 1er mai dernier. Après avoir laissé échapper quelques remarques maladroites à l'encontre d'Olivier Giroud et de Souleymane Camara, celui qui a inscrit douze buts et délivré quatre passes décisives depuis le mois d'août dernier fait désormais figure de coéquipier modèle.«J'ai fait le déplacement à Rennes, je le ferai à Auxerre. Je suis toujours avec eux, au contact du terrain, toujours avec le sourire», nous explique-t-il. A Rennes comme face à Lille, Belhanda a été le premier à féliciter ses partenaires au coup de sifflet final. «J'étais sur les escaliers des tribunes» Pourtant, voir ses coéquipiers finaliser la conquête du titre sans lui pèse : «Contre Lille, j'étais sur les escaliers des tribunes, en stress permanent ! Dès qu'on avait une action et qu'on ratait quelque chose, je criais ! Mais ça m'a fait plaisir de voir l'équipe se défoncer et gagner ce match.» Il a même exulté au bout du temps additionnel, lorsque son compère Karim Aït-Fana a sécurisé à 90% la première place du MHSC. «Ça le récompense, parce qu'il a eu des moments de galère. Il a eu cette blessure (fissure à un pied avec plusieurs rechutes, ndlr) pendant un an. Je sais que c'est difficile, moi j'ai été blessé un mois et ça me faisait mal au moral, alors lui un an... Il a galéré mais il a un fort tempérament, et je suis très content pour lui. Il ne joue pas beaucoup mais il nous délivre sur ce match.» «Ça ne devait pas nous arriver» A défaut de jouer lui aussi, Younès Belhanda s'est fait remarquer lors de la cérémonie des Trophées UNFP, lundi, d'où il est reparti avec le titre de meilleur espoir et de plus beau but de la saison.«Ça peut me remonter un peu le moral, parce que quand tu prends un rouge alors qu'il y a une fin de Championnat comme celle-là à jouer, aussi excitante, ça te ramollit un peu», lâche-t-il. Ce dimanche, sur les coups de 22h45, la frustration devrait être complètement évacuée, au contraire de son sourire. Mais l'international marocain préfère ne pas crier victoire trop vite : «Ça ne devait pas nous arriver et ça nous arrive, donc on prend les choses sereinement. Si on peut être champion on sera champion, si on doit être deuxième on sera deuxième. En tout cas on jouera la Ligue des champions, ce n'était pas notre objectif en début de saison. On est premier à une journée de la fin... C'est tout bénef' !»