Bien évidemment, lorsque tout va bien, il n'y a aucune raison de changer quoi que ce soit. Aujourd'hui, le constat est assez simple, Le Maroc sort d'une CAN dont il était le favori, au premier tour, avec à son actif deux défaites en attendant le match contre l'équipe du Niger. C'est donc tout logiquement que chaque supporter marocain exprime son point de vue et devient à son tour sélectionneur. Amoureux de mon pays et de ma culture, jaloux et fier c'est avec un grand plaisir que je me livre à mon tour à cet exercice. Commençant par le commencement : 1- Le coach : Beaucoup demandent la tête de Gerets. Très sincèrement, je ne sais pas sur quel monde ils vivent, je ne sais pas non plus depuis combien de temps ils suivent l'équipe nationale. Depuis la première ère Henri Michel qui a connu la présence du Maroc à la coupe du monde 98 et à chaque constat négatif ou résultats décevants, notre solution magique a toujours été le changement de coach. Il s'avère en effet que meme essayant tous les coachs du monde, notre résultat a toujours été le même. Au lieu de s'inscrire sur le long terme, la formation d'une équipe et l'émergence d'une nouvelle génération, nous avons toujours demandé aux sélectionneurs que nous engagions des résultats à court terme. Comme si en un an, un entraineur pouvait faire gagner une CAN ou qualifier en coupe du monde. « J'ai commencé quelque chose que j'aimerais bien finir. Au milieu de la route, il y a un énorme échec. Si on me laisse faire mon travail, je reste. S'ils ne sont pas contents de mon travail, ils me le diront » Ce sont là les mots d'Eric Gerets. Ce coach là n'aura sans doute jamais de mal à retrouver un autre club ou sélection aussitôt qu'il aura effectué son départ de la sélection marocaine. Même si le bilan de cette CAN a été catastrophique, c'est grâce à lui qu'on y participe. Je lui reconnais personnellement la formation d'un nouveau groupe, d'une meilleure entente, d'une bonne cohésion. Laissons-le finir son travail. Tout d'abord parce que le limoger nous coutera très cher mais aussi et surtout parce qu'on a tout essayé sauf confirmer un entraineur après un bilan catastrophique et lui redonner la chance de corriger ces erreurs et par conséquent s'inscrire sur le long terme. A tous ceux qui crient au scandale et qui répètent que son salaire est excessif, j'ai juste envie de leur dire que ce n'est pas vous qui le payez mais ce sont les sponsors et que vous n'êtes pas obligé d'acheter ce que veulent vous vendre les sponsors qui financent le salaire de Gerets. Gerets va sans doute continuer avec les lions mais il devra s'il le souhaite opérer plusieurs changements. 2- Les joueurs : Plusieurs d'entre nous ont été surpris par la liste de Gerets. On savait tous qu'il allait compter sur les joueurs présents lors des éliminatoires mais de là à appeler des joueurs qui reviennent de blessure (Kantari) ou d'autres qui ne jouent même plus au sein de leur club (Taarabt, Chamakh, El Kadouri...) et qu'en plus ils soient titularisés pendant les matchs de la CAN, match pendant lesquelles le manque de compétitivité se paie cach. Personne ne s'y attendait. Bien évidemment, on ne doute pas des capacités d'un joueur comme Kantari, on ne doute pas non plus de la volonté de ce joueur de défendre les couleurs nationales. Mais à un moment, il faut comprendre qu'à un certain degré le physique ne suit plus quelque soit la motivation ou la volonté. Comment peut-on titulariser un joueur qui n'a effectué aucune rencontre pendant les 6 derniers mois, qui récupère d'une blessure aussi grave ? Un mystère dont on n'aura certainement jamais la réponse. Taarabt, Chamakh, Hadji...Le premier n'a pas joué une grande partie des matchs de son équipe, il est en surpoids et les dribles qui le caractérisaient ne marcheraient sans doute pas à haut niveau. Entre jour en Premier League et jouer en Championship il y a une différence. Depuis que Taarabt joue en Premier League, il n'a jamais donné satisfaction. Jouer le Niger ou la Tanzanie ce n'est pas non plus jouer le Gabon ou la Tunisie. Taarabt n'a tout logiquement pas le niveau pour jouer en équipe nationale à ce niveau ou du moins pas au jour d'aujourd'hui. S'il y en a un dont la présence est totalement dénudée de sens c'est bien Chamakh. Mais comment peut-on appeler un joueur qui effectue au grand maximum 8 minutes par match. Il ne sait pas jouer au pied et sa seule force c'est son jeu de tete. Pourquoi l'avoir appeler lui plutôt qu'El Hamdaoui en sachant que les deux connaissent la même situation en club. El Hamdaoui jouant d'ailleurs beaucoup plus meme si c'est avec l'équipe réserve. Chamakh a eu la première vraie occasion du Maroc pendant cette CAN, il aurait mis le ballon au fond des filets c'est toute une autre CAN qu'on aurait eu. Hadji, Il rate une occasion d'égaliser au premier match et une autre de prendre l'avantage au deuxième match. Bref, passons. Les Hadji, Chamakh, Kharja, Taarabt, El Kaddouri ont sans doute défendu les couleurs nationales du mieux qu'ils pouvaient. Ils n'ont plus de valeur sportive, seulement une valeur commerciale. Nous les remercions pour les services rendus à la nation et les invitons à suivre le chemin de Nadir Lmyaghri qui avant même le début de cette CAN précisait qu'il allait se retirer pour donner sa chance à un gardien plus jeune. Bien évidemment le but est d'analyser ce qu'on pourrait opérer comme changements et non les critiques qu'on pourrait adresser à certains. Morale de l'histoire : Il faut choisir les joueurs en fonction de leur compétitivité, de ce qu'ils pourront apporter sportivement et de leur motivation bien sur. 3- La Botola : La majorité des joueurs tunisiens jouent dans le championnat local, idem pour les égyptiens qui ont remporté les trois dernières CAN grâce à des joueurs locaux. L'idée n'est bien sur pas de faire appel qu'à des joueurs locaux mais de développer le championnat local pour qu'il soit un réel réservoir de l'équipe nationale. Il est clair, net et précis, que la totalité des joueurs locaux, mis à part quelques exceptions qui se comptent sur le bout des doigts, n'ont pas le niveau pour jouer sur le plan continental ou mondial. Mais il faut faire en sorte que cela change. On ne peut rester entièrement dépendants de ce que les centres de formation européens nous produisent. D'ailleurs, ils ont bien compris que beaucoup de binationaux se dirigeaient vers leurs pays d'origine et commencent à réduire le pourcentage de ceux-là dans les centres de formations. Ce développement de la botola passe par plusieurs critères : - Le professionnalisme Il est en marche mais reste très long à mettre en œuvre sur le terrain. Comment peut-on par exemple programmer une journée sur une semaine ? Ou encore décider d'une trêve hivernale de plus d'un mois ? - L'ouverture Aujourd'hui, au sein de la Botola, il est impossible d'avoir plus de 3 joueurs étrangers sur le terrain. Le nombre de licences pour joueurs étrangers par club est au nombre de 5. Totalement débile ! Il suffit d'assimiler un championnat à un pays. Un pays qui ouvre son économie et son marché se développe sur tous les plans, un autre qui reste renfermé sur lui-meme n'évolue pas et souffre toujours des mêmes maux. Vaut mieux avoir un bon joueur par équipe et/ou par poste que d'avoir 11 joueurs tous mauvais... Cette ouverture permettra non seulement à nos locaux d'avoir de la concurrence, mais aussi d'avoir de cotoyer des footballeurs aux styles de jeux variés. Elle permettra sans doute de recruter des joueurs talentueux qui iront très loin dans les compétitions continentales et pourquoi pas la coupe du monde des clubs. - Les infrastructures Au lendemain de l'élimination de l'équipe nationale de la CAN 2008, Henri Michel avait souligné que le manque de résultat et de performance de l'équipe nationale était sans doute du aux manques d'infrastructures sportives présentes au pays. Il avait été limogé de son poste pour ces propos. Aujourd'hui les responsables fédéraux sont conscients de ce problème et le développement des infrastructures en état de marche mais les grands stades ne doivent pas engranger la totalité de nos investissements. Pour rentabiliser les grands stades, il en faut des petits qui serviront à former les joueurs qui eux seront présents sur les grands. Les centres de formation commencent tout doucement à se créer mais tout est aussi long dans le plus beau pays du monde. Un exemple très simple : Le centre de formation du Wydad est prêt depuis plus de 18 mois. Seul bémol, pour que ce centre puisse accueillir des jeunes joueurs, il faut qu'il soit inauguré par un officiel qui est le ministre de la jeunesse et des sports. En clair, tant que le ministre n'aura pas callé cette inauguration sur son agenda, il n'y aura aucune formation de prévue... - L'expérience africaine A l'arrivée d'Eric Gerets, on a assisté à quelque chose d'inhabituel au sein de l'équipe nationale. Un déplacement en Afrique de la sélection marocaine pour un match amical. C'était face au Sénégal, ironie du sort, tous les deux ont été éliminés après deux rencontres. C'était une très belle initiative, malheureusement Eric Gerets n'est pas allé jusqu'au bout de sa logique. Ca ne sert plus à rien d'aller programmer des matchs en Irlande du Nord ou encore en France, aux Pays-Bas, en Belgique ou je ne sais quel autre coin de la planète. Ce genre de rencontre se programme à l'aube d'un participation à une coupe du monde, échéance pendant laquelle on peut être amené à rencontrer plusieurs équipes des quatre coins du monde. En Afrique, il va falloir aller au charbon, il va falloir programmer des rencontres à l'extérieur, dans des conditions difficiles. Penser à rencontrer des équipes comme Le Ghana, Le Nigéria, l'Egypte, La cote d'ivoire...Toutes chez elles ! Il va falloir doper ces joueurs à la dureté des conditions africaines. - La remise en cause Fini la CAN, place maintenant à la remise en cause. Eric Gerets l'a sans doute compris et les joueurs l'ont sans doute assimilé. Il ne suffit pas de battre l'Algérie 4-0 à l'époque ou cette équipe souffrait de graves lacunes, pour prétendre etre favori pour le titre de champion d'Afrique. A la prochaine CAN, il faudra etre humble, il va falloir respecter toutes les équipes. Aux prochaines échéances, il va falloir apprendre des erreurs qui ont été commises pendant cette CAN. A mon humble avis, cette CAN n'a pas été comme les précédentes, on n'a pas vraiment perdu mais nos adversaires étaient tout simplement au dessus de nous. La majorité des lions qui ont pris face aux rencontres de l'équipe nationale se sont battus et ont pour ma part mouillé le maillot (la majorité) sauf qu'ils ont comme tout être humain des limites. A nous d'opérer les changements nécessaires pour repousser leurs limites. NB : Si vous avez d'autres idées à soumettre pour améliorer le rendement de l'équipe nationale, n'hésitez pas à nous écrire, ou encore à réagir sur la page facebook LDA. ‘'Lions de l'atlas''.Sachons que plusieurs joueurs et certainement l'entraineur de l'équipe nationale lisent ce que l'on écrit, vos idées seront peut etre reprises :) Houssam Abatal – Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.