« J'ai décidé de ne plus jamais jouer pour le Maroc, que ce soit avec ou sans Eric Gerets. L'équipe nationale c'est une page de tournée, elle est derrière moi ». Irrévérence et impudence, Adel Taarabt s'est illustré par ses propos indécents et n'était pas en mesure d'évaluer les conséquences de son acte. Il y a tout juste une semaine, Adel Taarabt était adulé par les Marocains d'ici et d'ailleurs. Son talent et ses qualités en tant que joueur faisaient de lui le number one de l'équipe nationale aux yeux des supporters, malgré le petit club dans lequel il évolue. Autrement dit, les ovations pour ce joyau dépassaient celles rendues aux Nerazzuri et Gunner des Lions, Houssine Kharja et Marouane Chamakh, qui jouent dans des clubs plus réputés que celui du quartier de Shepherd's Bush à Londres. Les Queens Park Rangers et leur manager Neil Warnock ont confirmé le talent de Adel. Le natif de Fès s'est vu attribuer le brassard de capitaine et un rôle prépondérant au sein de son club, chose qu'il a remplie avec brio, menant ainsi son équipe à la Primer League. « J'espère que Taarabt a regardé le match et qu'il a compris pourquoi il n'était pas titulaire. Ne venez pas me casser les pieds concernant un joueur qui n'a plus rien à faire ici ». Eric Gerets Néanmoins, ce parcours éminent vient d'être terni par un comportement puéril à la veille d'un match capital. Heureusement, les joueurs de l'équipe nationale se sont montrés indifférents vis-à-vis cet incident et ont déchaîné tout un peuple qui manquait de cette joie depuis l'ère Badou Zaki. « C'est dommage que Adel ne soit pas venu me parler avant de partir. C'est comme un petit frère pour moi. Même s'il a commis une grosse bêtise. C'est un joueur qui a beaucoup de potentiel, c'est vraiment triste. Je lui souhaite bonne chance pour sa carrière. On va maintenant analyser le cas Taarabt, mais aussi savourer la victoire », déclare le capitaine du Onze national, Houssine Kharja. L'infortuné Taarabt incarnait une nouvelle génération de symphonistes sur le terrain, mais a terni son image, récoltant au passage sarcasmes et noms d'oiseaux dans les jours qui ont suivi son départ impromptu. Il est vrai qu'on était tous impatients de voir la progression de Adel Taarabt en équipe nationale, surtout après cette brillante saison. Après l'avoir superbement ignoré, le public s'est tourné vers un autre joueur qui n'a pas hésité à se faire valoir après sa première titularisation dans un match officiel. Il s'agit de Essaïdi. Eric Gerets déclare à ce sujet : « j'espère que Taarabt a regardé le match et qu'il a compris pourquoi il n'était pas titulaire. Ne venez pas me casser les pieds concernant un joueur qui n'a plus rien à faire ici ». Mais loin des « welcome Essaïdi, bye bye Taarabt », on se tromperait à juger le cas présent de la sorte pour une simple raison. L'équipe nationale entrevoit ses chances de faire ses preuves dans les dix prochaines années, encadrée par les jeunes d'aujourd'hui (Benatia, Belhanda, Taarabt….), alors il est inutile de la fragiliser. Le linge sale se lavant en famille, c'est au groupe de s'arranger pour préserver cette union et ne se permettre aucun dérapage à l'avenir. Le président Fassi Fihri en a parlé en long et en large et tout porte à croire qu'il adressera le cas Taarabt à la FIFA, dès réception du rapport du sélectionneur Eric Gerets. L'attaquant marocain a été pardonné une première fois lorsqu'il plia bagage quand Dominique Cupperly était aux commandes. Enfant terrible des Lions de l'Atlas, Adil Taarabt n'a pas retenu la leçon. « Qu'il assume » ont résumé en chœur le président de la fédération et le sélectionneur national. Majd Bouchto (stagiaire)