Eric Gerets a répondu aux questions de nos confrères de francefootball «Eric Gerets, quel est votre état d'esprit avant la rencontre capitale contre le Gabon ? On sait que nous avons le dos au mur. On a besoin de gagner, donc de prendre certains risques sans se suicider non plus. (Le Gabon) est très bon au niveau de l'état d'esprit et de de la discipline. Ce sera aussi dur que contre la Tunisie. Il faut jouer le jeu qui nous a rendu forts ces derniers mois, jeu rapide, combinaisons et un ballon qui circule vite. Avez-vous des certitudes sur la qualité du groupe ? La qualité du groupe ne change pas d'un jour à l'autre. Si je ne connaissais pas mon groupe au bout d'un peu plus d'un an... Tu peux te poser des questions mais ce serait illogique de commencer à douter de mes joueurs. Je vais voir comment ils vont réagir mentalement avec le public qui sera derrière l'autre équipe. La motivation pour gagner est là. Les joueurs ont faim pour jouer le plus vite possible et ça donne bon espoir. Vous allez renforcer votre milieu de terrain ? Pour le moment je n'y pense pas. J'espère que je vais être obligé de le faire pendant le match... Ca voudra dire qu'on mène au score. «On est bien, on a zéro point...» Que se passe-t-il si vous ne retrouvez pas votre efficacité ? Si ça ne marche pas, il risque de se passer qu'on retournera à la maison. On a vu l'exemple (mercredi) avec le Sénégal. J'ai rarement vu une équipe dominer en première mi-temps comme le Sénégal l'a fait. Une des meilleures équipes de ce tournoi va retourner à la maison. Quelle va être votre tactique ? Est-ce que tu prends tous les risques avec un jeu très offensif dès le début avec le risque de te faire prendre sur un contre ? Ou est-ce que tu vas d'abord essayer de contrôler le match pour prendre de plus en plus de risques ? Je vais essayer un ou deux trucs dans l'après-midi et on va voir avec le capitaine et l'un ou l'autre joueur, et décider. On vous sent crispé... Je me sens "fantastique"! On est bien : on a zéro point, on a toutes les raisons au monde de se sentir à l'aise ! (...) C'est normal d'être tendu. C'est le tournoi le plus important de ma vie d'entraîneur. C'est le premier, j'espère pas le dernier. On est venu avec de grandes ambitions. Il y a des choses qui manquent pour être là où on veut aller. Crispé ? Je ne crois pas mais j'ai quelques soucis c'est compréhensible. (...) Je ne suis pas plus tendu que normal. Un peu plus d'adrénaline et de responsabilités (...). J'ai quelques années dans le métier, je parviens à gérer ces choses-là. L'Espagne a été championne du monde en perdant son premier match contre la Suisse. Vous allez le dire à vos joueurs ? On utilise tous les trucs qui peuvent aider. Si tu peux donner un exemple, tu t'en sers mais le plus important, c'est d'avoir une équipe où il y a une bonne complémentarité et une discipline pendant 90 minutes parce qu'on tombe contre une équipe qui a cette discipline. Si tu joues n'importe comment, tu cours n'importe où, tu vas te faire prendre en contre et tu retournes à la maison.»