Ancien entraîneur de l'Espérance de Tunis (2002-2003), le technicien suisse Michel Decastel, qui dirige le Wydad depuis l'été dernier, est un parfait connaisseur du football africain. Il attend avec impatience ce double choc. «Michel Decastel, pourquoi avoir rejoint le WAC en juin dernier ? Si je suis revenu dans ce club, que j'avais dirigé en 2003-2004, c'est pour disputer la Ligue des champions. J'ai gagné la Coupe de la Confédération avec le CS Sfaxien, mais jouer la C1 m'intéressait énormément. Devenir champion d'Afrique, ce serait l'apothéose ! Au départ, on visait les demies. Maintenant qu'on est en finale, l'objectif c'est de gagner ce titre. Vous vous êtes sortis d'un groupe compliqué, avec l'Espérance, le MC Alger et surtout le Ahly du Caire... C'était vraiment un groupe difficile. Moi, j'ai pris l'équipe en main juste avant le début des matches de poule, on n'a eu que très peu de temps pour se préparer. Nos débuts (3-3) au Caire nous ont mis en confiance. Après, on est monté en puissance. Les joueurs ont bien adhéré à ce que je leur demandais sur le plan tactique. Retrouver l'Espérance en finale, cela doit vous faire un pincement au coeur, non ? J'aime beaucoup ce club, qui m'a apporté énormément lors de mon passage, sportivement et humainement. Et puis je connais bien Nabil Maaloul, son entraîneur, il y a beaucoup de respect entre nous. On s'est souvent croisés. C'est un fils de l'Espérance, un vrai enfant du club. Vous avez visiblement souffert d'un problème d'effectif... A la base, on avait 25 joueurs qualifiés pour la C1. A l'intersaison, cet été, il y a eu beaucoup de départs, on n'avait plus que 17 joueurs «CAF». Alors, on en a qualifié une demi-douzaine. On tourne avec une vingtaine de joueurs dans les trois compétitions où on est engagés : le championnat, la C1 et la Coupe du Trône. C'est peu. Je dois jongler dans les compos et ce n'est pas évident. Vous êtes en finale, alors que le Raja, le club rival du WAC sur le plan national, a été éliminé sans une victoire en phase de poule... Il existe une rivalité terrible entre le Wydad et le Raja. C'est un peu comme ce que j'ai connu entre l'Espérance et le Club Africain à Tunis, ou entre l'ASEC, que j'ai dirigé, et l'Africa en Côte-d'Ivoire... mais à la puissance 10 ! Je me suis d'ailleurs fait cabosser la voiture par des supporters du Raja, en allant au centre d'entraînement. Les deux centres (Raja et WAC) sont voisins, et le Raja venait de perdre. La police s'en est mêlée. Ces excès, c'est dommage.» Source : FranceFootball.fr Suivant