Transféré de Westerlo au mercato estival, Nabil Dirar a conquis une place de titulaire au Club de Bruges. Très disponible, l'ailier marocain tire le bilan de sa première saison au Club de Bruges. De Jacky Mathijssen aux Lions de l'Atlas, il a répondu à toutes vos/nos questions sans détour. Entretien exclusif. Bonjour Nabil. Tout d'abord, comment va votre blessure à la tête encourue contre Anderlecht dimanche soir? Qu'aviez-vous exactement ? Vous avez dû être recousu ? (7sur7) Ca va mieux, merci. Ce n'était pas grand chose. Mon match contre Mons n'est pas compromis. J'ai senti une douleur à la cuisse aussi. C'est pourquoi j'ai observé un jour de repos hier. Aujourd'hui, je me suis entraîné individuellement. J'espère que demain (vendredi) je pourrai m'entraîner avec le groupe et disputer le match de samedi. A cinq journées de la fin de championnat, quel bilan tirez-vous de votre première saison au Club de Bruges ? Etes-vous satisfait de vos prestations ? (Thibault Van Den Brande) Je suis satisfait globalement. C'est un environnement différent de Westerlo, un autre contexte avec une équipe qui joue le titre, ce qui engendre plus de pression. Je suis fier de moi, car j'ai été titulaire à presque tous les matches. Mon seul regret est de ne pas avoir remporté de trophée ou de titre avec le Club. J'espère qu'on pourra au moins consolider notre troisième place. Est-ce que vous n'espériez pas plus au niveau des résultats. Le bilan du Club de Bruges est indigne d'un club du top, non ? 4 points sur 21 engrangés seulement contre les quatre "grands"... (Michael Martorell) C'est vrai, je suis déçu. J'espérais au moins jouer le titre jusqu'à la dernière journée, rivaliser avec le Standard et Anderlecht. On a lâché prise plus tôt. Mais on a eu beaucoup de blessés, des nouveaux transfuges sont arrivés, il a fallu s'adapter. Comment expliquez-vous les résultats en dents de scie du Club? (Julien Brogniet) On a manqué d'expérience. Les absences de Bondel et Clément nous ont été préjudiciables. On a perdu beaucoup de points contre des équipes moyennes, à notre portée. Certains matches, on méritait de les gagner, mais à force de reculer on a encaissé. On ne s'est pas remis de la défaite contre Copenhague. A partir de là, on a pataugé, sans essayer de corriger les choses. Comme si on acceptait la situation. Il n'y avait personne pour nous pousser. Pas de leader. Mathijssen ne sera plus à la tête de Bruges la saison prochaine. Comment jugez-vous sa part de responsabilité dans l'échec de Bruges ? (Julien Brogniet) Jacky est un bon entraîneur. Il n'est pas le seul responsable. Il a essayé de tirer le maximum de l'équipe et de nous bonifier individuellement. Que vous a-t-il apporté sur le plan footballistique? Pendant les entraînements, il a veillé à mon positionnement. Il m'a constamment conseillé. Et m'a témoigné d'une grande confiance. Je voulais me donner à fond, ne pas le décevoir. J'étais toujours à l'écoute. En début d'année, une polémique a vu le jour suite à des déclarations dans la presse. Certains joueurs avaient parlé dans votre dos et vous reprochaient de ne pas être assez efficace. Est-ce que vous avez crevé l'abcès ? Vous en avez parlé avec les joueurs en question ? (7sur7) Je me suis mis à table avec Mathijssen et Devroe. A cette période, il y avait énormément de tension entre les joueurs. J'en ai eu marre des critiques. Je n'ai pas accepté qu'on critique des jeunes joueurs comme moi ou Vargas et j'ai parlé à la presse. J'ai commis une erreur: j'aurais dû réglé ça en interne. Désormais, c'est une histoire ancienne. Votre relation avec le public brugeois a été orageuse parfois. Le public est-il plus indulgent avec vous aujourd'hui? (Julie Dierickx) Le public m'a sifflé parce que j'avais critiqué le club et quelques joueurs. Il a voulu protéger son club. J'ai été sifflé un match, puis j'ai repris confiance. Maintenant, le public me porte dans son coeur. Votre prochain coach se nomme Adrie Koster. Que savez-vous de lui ? Je n'ai jamais eu de contact avec lui. Je sais simplement qu'il a encadré les réserves de l'Ajax, rien de plus. Combien de temps comptez-vous encore rester en Belgique? Vos prestations en coupe Uefa ne vous ont-elles pas donné envie de rejoindre un grand club européen ? (Julien Brogniet) Sincèrement, je suis bien à Bruges. Il me reste 4 ans de contrat. Il est trop difficile de prévoir l'avenir. Je reste encore au moins une saison à Bruges, car cette saison-ci était un test pour moi, dans le sens où c'était ma première saison dans un club du top belge. Dans quel championnat aimeriez-vous évoluer ? Est-ce que la France serait un bon tremplin? (Alexis Pereira) La France, c'est un bon championnat, mais l'Angleterre me fait rêver. Peu importe l'équipe, la Premier League serait déjà magnifique. On vous a vu esquissé un mouvement de dance après votre but contre le Cercle de Bruges. Etes-vous un adepte de la techtonik ? (Ismaël Bouchafra) Non, (rigole) c'était une danse sud-africaine. Quand j'évoluais à Westerlo, j'étais proche de Jeffrey Ntuka. Comme il était blessé à ce moment-là, j'ai voulu faire une danse pour lui marquer mon soutien. Vous êtes aussi international marocain désormais. Les Lions de l'Atlas se sont inclinés face au Gabon (1-2), est-ce que vous croyez encore à la qualification ? Le match face au Cameroun (le 6 juin prochain à Yaoundé) n'est-il pas déjà un match couperet ? (Ismaël Bouchafra) Le prochain match sera capital pour le Cameroun et pour nous. Le Cameroun a été battu par le Togo. Si on gagne, on fait un grand pas vers la qualification! Ce sera très difficile. Nous n'avions pas prévu une défaite contre le Gabon, qu'on a sousestimé. Y a-t-il dans la sélection marocaine un malaise quelque part (on parle d'un conflit entre les anciens et la nouvelle génération) (Ismaël Bouchafra) ? Il y a eu certaines tensions, c'est vrai. Une mauvaise ambiance aussi. Mais on a mis les choses au clair, car on a tous le même objectif, c'est d'aller en Afrique du Sud. Maintenant, c'est de l'histoire ancienne. El Karkouri et Safri essaient de me mettre sur le droit chemin. Ils me conseillent. Quand on voit les résultats des Diables rouges, n'êtes-vous pas heureux de pouvoir jouer pour le Maroc et pas pour les Diables ? (Julien Brogniet) Si j'avais pu jouer pour la Belgique, j'aurais été content aussi. Le Maroc reste mon pays natal. La Belgique, c'est ma terre d'accueil. Au Maroc, cela a été perçu comme une trahison, un manque de respect. Mais le Maroc m'a pardonné grâce à mes bonnes prestations en équipe nationale. Quelle relation entretiens-tu avec Mbark Boussoufa ? Vous êtes proches ? (7sur7) C'est un ami. J'ai beaucoup de respect pour lui. Je suis à vrai dire fan de Boussoufa. C'est un joueur intelligent, qui fait jouer les autres. J'aimerais lui ressembler. Je suis heureux de pouvoir jouer à ses côtés ou même jouer contre lui. C'est un joueur magnifique. Merci beaucoup, Nabil. Bonne chance pour la fin de saison et la suite de votre carrière.