Le rêve a pris fin hier pour les Lions de l'Atlas. Après deux défaites et en dépit d'une domination claire, l'équipe nationale prépare déjà son retour au royaume, avant de croiser l'Espagne pour tenter de sauver l'honneur. Que faut-il changer, que faut-il garder après ce Mondial? Quelles perspectives pour notre équipe nationale après cette Coupe du monde? Eléments de réponses. Maintenir Renard En deux ans et demi de travail, Hervé Renard a pu former l'ossature d'une puissante sélection nationale qui produit un beau football, qui se qualifie au 2e tour d'une Coupe d'Afrique après des années de malédiction et qui retrouve la Coupe du monde après 20 ans d'absence. L'homme à la chemise blanche a également instauré un nouveau modèle de cohabitation au sein de la sélection, entre des joueurs venant de divers championnats, voire de cultures différentes. Une stratégie fructueuse puisqu'elle a permis d'effacer l'ambiance toxique des clans qui régnait auparavant au sein de l'équipe nationale marocaine. Les joueurs actuels tiennent une relation très forte avec le coach, le limoger serait une décision suicidaire à un an d'une Coupe d'Afrique que l'on voudrait s'offrir. Nettoyer l'entourage de la sélection Après la fin du match d'hier face au Portugal, le capitaine des Lions de l'Atlas, Medhi Benatia n'a pas fait dans la langue de bois. Sur un ton plein d'amertume, Medhi Benatia a salué la prestation de tous les joueurs de l'équipe nationale face au Portugal. El Capitano a profité de l'occasion pour critiquer l'attitude de « certaines personnes proches » qui « ont tourné le dos » aux Lions de l'Atlas après la défaite contre l'Iran. « Malheureusement, certaines personnes proches de nous nous ont déjà tourné le dos après le premier match, ils pensaient que nous étions devenus des enfants gâtés depuis la qualification à la Coupe du monde (…) Mais pas des journalistes, des gens proches qui ne doivent tenir pas ce genre de parole », a balancé le leader de la sélection au Micro de BeIN Sport. Une déclaration qui ne passera certainement pas inaperçue, mais qui nécessite de signaler un phénomène sans précédent au sein de l'équipe nationale. Mannequins, chanteurs, acteurs et des gens qui devraient suivre les Lions depuis les gradins, comme tous les fans lambda de la sélection, ont pu facilement accéder à l'hôtel de résidence de l'équipe, et prendre des selfies avec le coach, les joueurs et le reste du staff, alors que des journalistes ont été interdis de tout entretien avec les Lions de l'Atlas. Certains journalistes ont été même obligés de prendre les nouvelles au sujet de la blessure de Nordine Amrabat à travers les posts du chanteur Hatim Ammor sur Facebook… Garder les cadres, rajeunir l'équipe D'ici la prochaine Coupe d'Afrique des Nations, Hervé Renard devrait trouver ou sélectionner un bon attaquant de pointe. Pourquoi pas Walid Azaro, largement supérieur aux autres joueurs convoqués par Hervé Renard? Des attaquants qui dépassent la trentaine n'ont plus le mérite de porter le maillot national. Un garçon de l'Ajax comme Noussair Mazraoui, convoqué parmi les réservistes du Mondial, pourrait rajeunir notre attaque s'il devient un régulier des 23 de Renard. Le coach national devrait également stabiliser sur une seule philosophie de jeu. Il s'est avéré que Hakimi ne fait plus l'affaire à gauche, et que l'on ne peut plus improviser des solutions à la dernière minute pour réanimer notre couloir gauche lors des grandes compétitions. Il faut également ouvrir la porte de la sélection à de nouveaux noms. Remercier des joueurs comme Mbark Boussoufa, qui a tellement donné à cette équipe nationale, mais qui ne peut plus tenir le coup lors des matchs à grand rythme. Des jeunes comme Sofiane Kiyine, Youssef Ait Benasser et Sofiane Amrabat constitue la relève d'un milieu de terrain qui a gagné de l'expérience et du métier, Fayçal Fajr pourrait également donner plus de souffle à ce milieu, en obtenant plus de temps de jeu avec la sélection et un joueur comme Hakim Ziyech, certes talentueux, mais quasi absent lors de ce Mondial, devraient comprendre qu'aucun joueur n'est irremplaçable à la sélection. Pour réussir ces changements, la Fédération royale marocaine du Football (FRMF) en la personne de son président Fouzi Lekjaâ, devrait assurer un climat favorable au coach national pour qu'il puisse travailler sereinement. Pour éviter les bruits du couloir qui rapportent certaines informations inquiétantes quant aux critères de la sélection des joueurs, la FRMF, qui effectue un travail remarquable depuis l'ascension de Lekjaâ, ne doit en aucun intervenir dans les choix techniques du sélectionneur national, ce dernier a, à son tour, la responsabilité de protéger ses prérogatives et imposer ses choix, en concertation avec les membres de son équipe.