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Mondial 2026:le Maroc a-t-il encore ses chances?
Publié dans Lions De l'Atlas le 04 - 04 - 2018

Dans un courrier adressé au président de la FIFA, Fouzi Lekjâa dénonce les conditions d'attribution de la Coupe du monde de football 2026. Nous avons passé au crible les nouveaux critères avancés.
Résultat: s'ils étaient effectivement appliqués, la candidature marocaine aurait de grandes chances d'être éliminée avant même le vote du Congrès, le 13 juin à Moscou.
-Premier critère: une population minimum de 250.001 habitants pour chaque ville hôte.
Selon le dossier de candidature marocain, toutes les agglomérations devant recevoir les matchs de la compétition possèdent un nombre de résidents supérieurs à ce seuil, hormis Ouarzazate (183.795). Or, ce critère est obligatoire pour obtenir un score égal ou supérieur à 2 (sur un barème de 5).
Si ce paramètre n'est pas éliminatoire, il plomberait sérieusement le Royaume. "On ne sait pas si c'est la ville ou la province qui est prise en compte, ni si c'est la population actuelle ou bien la projection pour 2026. Nous avons demandé à la FIFA de clarifier tout cela", nous explique le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjâa.
-Deuxième critère: une capacité aéroportuaire d'au moins 60 millions de passagers annuels.
A l'horizon 2026, le Maroc entend augmenter le nombre d'arrivées au niveau de son plus grand aéroport (Mohammed V de Casablanca) de 14 à 23 millions de voyageurs. Il reste donc très loin du palier fixé par la FIFA, qui correspond à la fréquentation du terminal aérien Paris-Charles de Gaulle, dixième mondial et deuxième au niveau européen derrière Londres Heathrow.
Or, le facteur "Transport et déplacements", qui compte pour 13% de la note finale, est éliminatoire. "C'est complètement stupide", estime l'ancien athlète et consultant Aziz Daouda. "Pour la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, il n'y a eu que 300.000 touristes de plus qu'une année normale. Le Maroc est largement capable d'absorber cette charge supplémentaire, sans avoir à construire un nouvel aéroport. On avait obligé Athènes à le faire pour les Jeux olympiques de 2004. Il n'avait servi qu'un mois et demi", dénonce-t-il.

-Troisième critère: des stades "durables" et existants.
Ne prévoyant initialement "pas de critère quantitatif sur l'héritage des stades", l'instance présidée par Gianni Infantino a finalement imposé une taille des enceintes proportionnelle à celle de la cité d'accueil. Or, pour Mehdi Sekkouri Alaoui, spécialiste des infrastructures sportives, les arènes modulaires mises en avant par le Maroc "répondent parfaitement à cet objectif". "Les matériaux respectent l'environnement et les normes de construction sont les mêmes qu'aux Etats-Unis", affirme-t-il.
Par ailleurs, "un minimum de quatre stades existants" a été fixé - le Maroc en possède cinq - associé toutefois à un "coefficient d'ajustement négatif" en fonction du nombre à faire complètement sortir de terre.
-Quatrième critère: la connectivité inter- et intra-urbaine.
De moins de 20 minutes initialement, le temps de trajet maximum entre le camp de base d'une équipe et son site d'entraînement a été porté à moins de 30 minutes. Cela ne devrait pas trop poser de problème au Maroc, puisque les distances correspondantes étaient déjà annoncées entre 0 et 19 kilomètres.
De même, l'introduction de deux nouvelles exigences concernant les transports ne devrait pas affecter le résultat. En effet, tous les centres-villes sont situés à moins de 90 minutes d'une aérogare (de 2 kilomètres pour Ouarzazate à 111 pour El Jadida, soit 27 kilomètres de moyenne), et chaque destination est reliée soit par l'autoroute soit par le train, comme le montre la carte suivante:
-Cinquième critère: l'hébergement

De 70 (Michlifen Resort & Golf d'Ifrane) à 614 chambres disponibles (Hôtel Oriental Bay Beach Golf & Spa de Saidia), le Maroc respectait déjà la limite basse fixée à 80 - mis à part pour 5 établissements sur 72. La révision à 40 chambres obligatoires n'a donc rien changé, si ce n'est de mettre tous les sites proposés dans les clous - à l'instar du nombre de terrains requis les veilles de match, passé de deux à un. Enfin, une quantité minimale d'hébergements destinés au grand public ayant été fixée sans précision, il est impossible de dire si le Royaume respectera ou non cette énième clause.
Lire aussi: Maroc 2026: comment le Mondial va booster l'offre de transports et de santé
Répondant à nos confrères de Médias24, la FIFA a fait remarquer que "la plupart des critères utilisés dans le système de notation ne constituent pas des conditions sine qua non, ce qui signifierait l'exclusion d'un soumissionnaire s'il n'est pas respecté, mais simplement des éléments objectifs qui font partie de l'évaluation de l'offre. Par exemple, la distance entre l'aéroport et la ville hôte est simplement un élément de la manière dont un sous-critère de transport (connectivité interurbaine) est évalué, mais ne constitue pas en soi une exigence".
Résultat: s'ils étaient effectivement appliqués, la candidature marocaine aurait de grandes chances d'être éliminée avant même le vote du Congrès, le 13 juin à Moscou.
-Premier critère: une population minimum de 250.001 habitants pour chaque ville hôte.
Selon le dossier de candidature marocain, toutes les agglomérations devant recevoir les matchs de la compétition possèdent un nombre de résidents supérieurs à ce seuil, hormis Ouarzazate (183.795). Or, ce critère est obligatoire pour obtenir un score égal ou supérieur à 2 (sur un barème de 5).
Si ce paramètre n'est pas éliminatoire, il plomberait sérieusement le Royaume. "On ne sait pas si c'est la ville ou la province qui est prise en compte, ni si c'est la population actuelle ou bien la projection pour 2026. Nous avons demandé à la FIFA de clarifier tout cela", nous explique le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjâa.
-Deuxième critère: une capacité aéroportuaire d'au moins 60 millions de passagers annuels.
A l'horizon 2026, le Maroc entend augmenter le nombre d'arrivées au niveau de son plus grand aéroport (Mohammed V de Casablanca) de 14 à 23 millions de voyageurs. Il reste donc très loin du palier fixé par la FIFA, qui correspond à la fréquentation du terminal aérien Paris-Charles de Gaulle, dixième mondial et deuxième au niveau européen derrière Londres Heathrow.
Or, le facteur "Transport et déplacements", qui compte pour 13% de la note finale, est éliminatoire. "C'est complètement stupide", estime l'ancien athlète et consultant Aziz Daouda. "Pour la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, il n'y a eu que 300.000 touristes de plus qu'une année normale. Le Maroc est largement capable d'absorber cette charge supplémentaire, sans avoir à construire un nouvel aéroport. On avait obligé Athènes à le faire pour les Jeux olympiques de 2004. Il n'avait servi qu'un mois et demi", dénonce-t-il.

-Troisième critère: des stades "durables" et existants.
Ne prévoyant initialement "pas de critère quantitatif sur l'héritage des stades", l'instance présidée par Gianni Infantino a finalement imposé une taille des enceintes proportionnelle à celle de la cité d'accueil. Or, pour Mehdi Sekkouri Alaoui, spécialiste des infrastructures sportives, les arènes modulaires mises en avant par le Maroc "répondent parfaitement à cet objectif". "Les matériaux respectent l'environnement et les normes de construction sont les mêmes qu'aux Etats-Unis", affirme-t-il.
Par ailleurs, "un minimum de quatre stades existants" a été fixé - le Maroc en possède cinq - associé toutefois à un "coefficient d'ajustement négatif" en fonction du nombre à faire complètement sortir de terre.
-Quatrième critère: la connectivité inter- et intra-urbaine.
De moins de 20 minutes initialement, le temps de trajet maximum entre le camp de base d'une équipe et son site d'entraînement a été porté à moins de 30 minutes. Cela ne devrait pas trop poser de problème au Maroc, puisque les distances correspondantes étaient déjà annoncées entre 0 et 19 kilomètres.
De même, l'introduction de deux nouvelles exigences concernant les transports ne devrait pas affecter le résultat. En effet, tous les centres-villes sont situés à moins de 90 minutes d'une aérogare (de 2 kilomètres pour Ouarzazate à 111 pour El Jadida, soit 27 kilomètres de moyenne), et chaque destination est reliée soit par l'autoroute soit par le train, comme le montre la carte suivante:
-Cinquième critère: l'hébergement

De 70 (Michlifen Resort & Golf d'Ifrane) à 614 chambres disponibles (Hôtel Oriental Bay Beach Golf & Spa de Saidia), le Maroc respectait déjà la limite basse fixée à 80 - mis à part pour 5 établissements sur 72. La révision à 40 chambres obligatoires n'a donc rien changé, si ce n'est de mettre tous les sites proposés dans les clous - à l'instar du nombre de terrains requis les veilles de match, passé de deux à un. Enfin, une quantité minimale d'hébergements destinés au grand public ayant été fixée sans précision, il est impossible de dire si le Royaume respectera ou non cette énième clause.
Lire aussi: Maroc 2026: comment le Mondial va booster l'offre de transports et de santé
Répondant à nos confrères de Médias24, la FIFA a fait remarquer que "la plupart des critères utilisés dans le système de notation ne constituent pas des conditions sine qua non, ce qui signifierait l'exclusion d'un soumissionnaire s'il n'est pas respecté, mais simplement des éléments objectifs qui font partie de l'évaluation de l'offre. Par exemple, la distance entre l'aéroport et la ville hôte est simplement un élément de la manière dont un sous-critère de transport (connectivité interurbaine) est évalué, mais ne constitue pas en soi une exigence".


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