Capable de marquer et de faire marquer, le talentueux Amine Bassi est vite devenu l'homme clé du système offensif mis en place par Vincent Hognon. L'ASNL aurait tout intérêt à prolonger et à valoriser un peu son jeune meneur de jeu, suivi par de nombreux clubs après une première partie de saison remarquable. Mais jusqu'à présent, aucune démarche n'a été entreprise auprès d'Amine Bassi. Curieux et dangereux... À chaque match de l'ASNL, depuis plusieurs semaines, il y a plusieurs recruteurs dans les tribunes pour observer le talentueux Amine Bassi, auteur de cinq buts et six passes décisives toutes compétitions confondues depuis son entrée fracassante dans l'équipe pro, fin août. Le milieu offensif de 20 ans a également brillé pour sa première sélection en équipe Espoirs du Maroc, en octobre, au point d'avoir même inscrit le but de la victoire (1-0). Les recruteurs français et étrangers ont vite senti le potentiel de ce lutin technique au profil rare. Vincent Hognon aussi. Le coach de l'ASNL a carrément bâti son système tactique autour de lui, en 4-2-3-1, pour le mettre dans sa position idéale, en vrai numéro 10 : « Si on était mieux classé, dans les cinq premiers par exemple, Amine serait considéré à mon avis comme l'un des meilleurs, voire même le meilleur joueur du championnat. Il l'est peut-être déjà, malgré notre classement. » Il n'y aurait rien d'étonnant à ce que l'ASNL reçoive des propositions pour Bassi dès cet hiver, même s'il n'est normalement pas question de le vendre déjà. Ce serait d'ailleurs suicidaire de le faire, compte tenu de la situation périlleuse de Nancy au classement de L2, un an après les conséquences dramatiques du transfert de Lenglet au FC Séville lors du mercato d'hiver 2016-2017. Trouver un deal « gagnant-gagnant » L'ASNL aurait tout intérêt à choyer son meneur de jeu, en pensant aux probables sollicitations futures à son sujet. On écrit volontairement au conditionnel parce que, pour le moment, ce n'est franchement pas le cas. Interrogé à propos de Bassi, le directeur sportif nancéien Paul Fischer a répondu qu'un point serait fait sur sa situation contractuelle en fin de saison. Concrètement, aucune démarche n'a encore été entreprise par le club au chardon auprès de l'agent d'Amine Bassi, un certain Danijel Ljuboja, ancien attaquant serbe. La pépite nancéienne continue de toucher 1.600 € par mois, le minimum de la charte en L2, alors que le plus gros salaire du vestiaire en Forêt de Haye flirte avec les 50.000 € mensuels... Un deal « gagnant-gagnant » avec lui est pourtant possible, sous forme d'une petite augmentation de salaire en échange d'une prolongation de son contrat, de nature à valoriser son prix au moment de son futur transfert. Avec son premier contrat pro de trois ans signé en juillet, le Marocain est actuellement lié à l'ASNL jusqu'en 2020. Des économies de bouts de chandelle ? Améliorer quelque peu les conditions salariales d'un jeune talent susceptible de peser lourd sur le marché des transferts ? Cela pourrait ressembler à un bon calcul. Loin des sommes dépensées pour des joueurs comme Anthony Koura et Christophe Mandanne, qui n'ont rien apporté sportivement... Au-delà de tous ces aspects financiers, en s'y prenant autrement dans la gestion du dossier Amine Bassi, l'ASNL pourrait nouer avec lui une relation de confiance et de complicité toujours précieuse pour bien vendre un joueur. En privé, le joueur se dit assez déçu par la tournure des événements sur le plan humain. Heureusement, le milieu de 20 ans a une insouciance et un amour du jeu au-dessus de tout soupçon. Pour la pépite à 1.600 € par mois, ça n'a pas de prix d'être sur le terrain.