Un lion ne meurt jamais, il dort... En sommeil la saison passée en Ligue 1, Youssouf Hadji retrouve une énième jeunesse à bientôt 38 berges. L'attaquant marocain et capitaine de l'ASNL a porté son équipe à bout de bras face à Châteauroux (4-1). Auteur du premier triplé de sa carrière, il occupe la tête du classement des buteurs en Ligue 2. Chapeau bas Monsieur Hadji ! Il ne fallait pas l'énerver... Peu adepte de sorties médiatiques, jamais un mot plus haut que l'autre, il a apporté la meilleure réponse possible. Celle venant du terrain. Youssouf Hadji était pointé du doigt, critiqué, pris en grippe, voire même raillé l'an dernier par une minorité de supporters de Marcel-Picot à la mémoire trop courte. Pour certains, il était cramé, bon à raccrocher shorts et crampons dans le garage et à profiter de sa retraite. Ils le considéraient aussi comme le chouchou de Pablo Correa, qui avait fait des pieds et des mains pour le prolonger cet été. Une aberration pour eux à l'époque... L'attaquant marocain de 37 ans a aujourd'hui complètement fait taire ses (versatiles) détracteurs et de quelle façon. Stérile et muet en Ligue 1, il est de retour depuis plusieurs semaines sur le devant de la scène. En pleine lumière. Après un quart de championnat, il est même le meilleur buteur de Ligue 2 avec 7 réalisations. Vendredi dernier, contre la Berrichonne de Châteauroux, il a crevé l'écran et réalisé un triplé exceptionnel durant la première mi-temps. Le premier de sa carrière. « Je ne suis pas surpris par sa réussite actuelle », affirme Vincent Hognon, qui l'a confirmé dans son rôle de capitaine. « Il est très en jambes depuis le début de cette saison. On voit ses performances à l'entraînement. L'an dernier, il n'était pas vraiment en dessous. La Ligue 2 est aussi d'un moins bon niveau que la Ligue 1.» Boulimique de travail, incarnation de l'humilité, Youssouf Hadji dépasse les limites du temps à l'image du Troyen Benjamin Nivet grâce à une hygiène de vie irréprochable, une détermination intacte, l'amour de son sport et de son club qu'il a chevillé au corps. Il ne voulait surtout pas que l'histoire s'arrête sans un happy-end au générique. « Je veux tout effacer pour réécrire uniquement du positif. C'est important pour moi de finir sur une bonne note et d'apporter quelque chose à l'équipe », avait-il expliqué avant le coup d'envoi de cette saison. C'est déjà le cas, lui qui aurait signé pour atteindre ce total de 7 buts... en fin de saison. « Je ne pensais pas jouer autant. Je profite de chaque instant comme si c'était les derniers de ma carrière. Je veux m'éclater tant que mon corps me laisse tranquille car je n'ai pas été épargné par les petits physiques ces dernières années. » Sur les talons de Platini Youssouf Hadji peut-il finir meilleur buteur de Ligue 2 à l'instar d'un Tony Cascarino il y a deux décennies ? Le Marocain profite en tout cas d'une équipe à nouveau joueuse et des inspirations de son jeune compatriote Amine Bassi, qui a lui-aussi trouvé le chemin des filets face aux Castelroussins. Une chose est sûre : le petit frère de Mustapha a d'ores et déjà marqué l'histoire du club de Jacques Rousselot où il a été formé. Il en est désormais à 82 réalisations sous le maillot au chardon toutes compétitions confondues. Il occupe aujourd'hui la deuxième place devant Olivier Rouyer (73 réalisations), mais à distance respectacle du roi Michel Platini (98 réalisations) qu'il aura quand même du mal à dépasser. Mais à ce rythme-là, sait-on jamais ?