C'est l'affaire de la 25e journée de la Botola Maroc Telecom D1. Visé par des cris venant des tribunes des Ultras de l'OCK, Ousseynou Thioune, qui s'est senti visé par ces actes, a été à deux doigts de quitter la pelouse sans l'intervention de ses coéquipiers. Suite à ces agissements indignes, le club tangérois a fait savoir qu'il porterait plainte auprès de la FRMF. Le public khouribgui réfute tout acte de racisme. On jouait la 74e minute du match entre l'Olympique Khouribga et l'Ittihad Tanger, lorsque des cris descendaient des tribunes des ultras de l'OCK sans savoir qui ils visaient au juste. C'est l'acte du défenseur sénégalais Ousseynou Thioune, qui a dégagé le ballon en direction des tribunes latérales du Complexe des Phosphates, où étaient présents les Ultras de l'OCK qui a levé le voile sur ce qui s'est passé. Le Sénégalais décide même de quitter la pelouse et le match, dans une réaction similaire à celles d'autres joueurs africains, victimes de racisme en Europe. Après l'intervention de ses coéquipiers et de quelques joueurs du club adverse, Thioune revient à son poste, sous quelques applaudissements de ceux-là mêmes qu'il avait visés avec son ballon. Fin de l'épisode ? Pas du tout. Car le lendemain, l'IRT se fend d'un communiqué incendiaire, accusant des supporters de l'Olympique de propos racistes à l'encontre de l'international espoir sénégalais. «L'IRT dénonce les actes et les propos abjects tenus par des supporters khouribguis, précise le club du Détroit, exhortant tous les acteurs du domaine du sport à faire face à ce genre d'agissements. Devant la dangerosité de cet acte, poursuit le communiqué, nous avons saisi la FRMF en la personne de son président Fouzi Lekjaâ, pour prendre les mesures nécessaires afin d'affronter le phénomène du racisme, étranger aux valeurs de notre pays et de notre sport.» Si les faits sont avérés, l'OCK risque le huis clos Au moment où le football national essaye tant bien que mal de mettre fin aux violences qui sévissent dans les gradins, cette affaire pourrait venir ajouter au casse-tête des dirigeants du ballon rond au Maroc. De son côté, le public de l'OCK se défend d'avoir été à l'origine d'un quelconque geste raciste. Dans un communiqué du groupe «Ultra Ghost», les supporters de l'Olympique rapportent leur version des faits et précisent que quelques-uns de leurs représentants sont allés à la rencontre de Thioune après la fin de la rencontre pour lui expliquer qu'il n'était en aucun cas visé, si ce n'est pour lui mettre de la pression, sans l'intention de le prendre à parti sur son origine. Si la Commission de discipline et de fair-play se saisit du dossier et que l'enquête détermine qu'il y a effectivement eu des actes racistes, l'OCK risque deux matchs à huis clos et une amende de 5.000 DH. Au-delà de la sanction sportive, cette affaire pourrait aussi constituer un précédent dans le football national. Même si le public de l'OCK était «innocenté», le débat sur le racisme devrait cependant être ouvert, compte tenu de la gravité de ce phénomène, de plus en plus présent dans le football mondial. Ce que prévoit le Code disciplinaire de la FRMF Article 70, alinéa 2 : Si, au cours d'une rencontre, les spectateurs d'un club déploient des banderoles où figurent des inscriptions antisportives ou discriminatoires, ou font preuve d'un comportement discriminatoire et/ou raciste, le club soutenu par ces supporters encourt les sanctions suivantes : - 2 (deux) matches à huis clos ; - Une amende de 5.000 (cinq mille) dirhams.