A la faveur d'un gala organisé par une Fondation pour la vaccination des enfants en Afrique, le 17 décembre à Dakar, la génération 2002 du Sénégal, finaliste de la CAN et quart de finaliste de la Coupe du monde, a tenu à s'arrêter et à délivrer les recettes à leurs successeurs pour une bonne participation à Gabon 2017. Les cheveux grisonnants pour certains, le ventre bedonnant et les jambes grossies pour d'autres, les joueurs de l'équipe nationale du Sénégal de 2002, ont pris part à un match de gala samedi dernier au stade Léopold Sédar Senghor de Dakar contre les amis de l'ancien international français Nicolas Anelka afin de récolter des fonds pour la vaccination en Afrique. Si le match a été perdu 1-2 par les coéquipiers d'El Hadj Diouf , double Ballon d'or africain (2001 et 2002) , les prédécesseurs des Sadio Mané et Cie ont tenu à donner leur avis sur la sélection qui va prendre part à la CAN 2017. En tête de gondole, El Hadj Diouf balance tout de go que ces joueurs ont besoin plus que jamais d'eux pour leur tracer la voie. "Il n'y a pas mieux placés que nous pour leur montrer la voie", a-t-il dit avant de penser à la mise en place d'une Fondation 2002 qui donnera son avis sur la marche du football sénégalais mais participera aussi à de actions sociales au bénéfice de les populations. Amdy Faye, ancien milieu de terrain international, a invité ses successeurs à cultiver l'humilité et à ne pas se projeter plus loin que les quarts de finale. "C'est quand même incroyable ce qui se passe avec le football sénégalais qui depuis 2006 n'arrive pas à dépasser le cap des quarts de finale", a rappelé l'ancien milieu de terrain d'Auxerre (France), de Portsmouth (Angleterre) et des Glasgow Rangers (Ecosse). Cela fait dire au premier buteur sénégalais en Coupe du monde contre la France en Corée du Sud, Pape Bouba Diop qu'il est temps pour le Sénégal d'inscrire son nom dans le gotha du football africain. "Quoi qu'on puisse dire, on n'aura la voix au chapitre que lorsque nous gagnerons une CAN. Et à ce niveau, nous devons faire profil bas par rapport aux Egyptiens, aux Camerounais, aux Ghanéens Ivoiriens et autres Algériens"', a indiqué l'ancien joueur du RC Lens (France) et de Fulham (Angleterre). Salif Diao, ex de l'AS Monaco (France) et de Liverpool (Angleterre), s'il est d'accord pour dire que le Sénégal a un bon groupe, s'empresse d'ajouter qu'il est loin d'être mature. "Le meilleur est à venir pour ces joueurs qui doivent gagner en maturité", a estimé l'ancien milieu de terrain international. "Ce qui est sûr c'est qu'on a un très bon groupe. Je n'aurais pas voulu être à la place d' Aliou Cissé parce qu'il aura l'embarras du choix. Il aura de la difficulté à faire une sélection comme tout autre technicien qui souhaiterait être aux commandes de cette équipe nationale. Il reste maintenant aux joueurs à prendre leurs responsabilités. C'est à eux d'être à la hauteur de l'évènement. Ils ne doivent pas être crispés. Ils doivent se prendre en charge, montrer une certaine maturité, même si l'équipe en manque actuellement", a-t-il dit. Habib Beye, ancien défenseur et actuel consultant très suivi sur la chaîne française Canal + relève que cette génération a moins de talent que celle des Diouf. "Et on attend un véritable patron capable de prendre les choses en mains", a-t-il analysé soulignant que pour aller gagner un trophée continental, il faut qu'ils acceptent de souffrir encore. Aliou Cissé, l'actuel patron technique du Sénégal et présent au match de gala est heureux de cet esprit de solidarité et d'entraide et espère le voir continuer autour des Lions pour la CAN 2017.