Dans quelques semaines, probablement dans le courant du mois de mars, le Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) annoncera le nom du pays chargé d'organiser la CAN 2025, retirée à la Guinée. La question devait être réglée le 10 février prochain, mais l'instance a décidé de se donner du temps, officiellement pour permettre au cabinet privé chargé de mener les missions d'inspection dans les différentes nations candidates (Algérie, Maroc, Zambie, ticket Nigeria-Bénin) de travailler. En réalité, on a préféré décaler la date initialement fixée pour une autre raison : le 10 février, la CAF sera (presque) au grand complet au Maroc, qui accueille la Coupe du monde des clubs de la Fifa (1er-11 février). "Imaginez que ce soit le Maroc qui soit choisi pour accueillir la CAN 2025. Faire cette annonce depuis le royaume, cela n'aurait pas été bien perçu en Algérie. Mieux vaut attendre quelques semaines et donner le nom de l'organisateur depuis un pays qui n'est pas candidat", souffle un dirigeant d'une fédération subsaharienne. L'Algérie n'avait pas organisé de grande compétition internationale de football depuis la CAN 1990, quand le nombre de participants n'était que de huit. La bonne tenue du Chan 2023 est évidemment un argument pour la Fédération algérienne de football (FAF), mais aussi pour le pouvoir, très impliqué dans le dossier de candidature pour la CAN 2025. "L'Algérie qui montre qu'elle est capable d'accueillir un tournoi rassemblant dix-sept sélections, c'est très positif pour son image. L'État a investi beaucoup d'argent pour construire ou rénover des stades, dont la plupart avaient cinquante ans ou plus", plaide Ali Fergani, ancien international et sélectionneur algérien. "Un Chan bien organisé, des commentaires positifs de la part des visiteurs, les bons résultats de la sélection locale, tout cela tombe à pic pour le pouvoir, car pendant ce temps-là, on parle un peu moins des problèmes quotidiens des gens", grince un journaliste algérien. Mais si l'Algérie a fait la démonstration qu'elle était en mesure d'accueillir un tournoi majeur et gérer les flux de responsables et de supporteurs (principalement locaux), le conflit qui l'a opposée au Maroc avant le Chan n'a, à l'inverse, pas joué en sa faveur. Depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, l'espace aérien algérien est fermé aux appareils marocains, Alger n'ayant même pas fait d'exception pour l'avion de la Royal Air Maroc qui devait acheminer la sélection marocaine, double tenante du titre, à Alger, et invité à passer par un pays tiers, probablement la Tunisie. La Fédération royale marocaine de football (FRMF) avait refusé et fait le choix de ne pas envoyer sa sélection en Algérie, "en raison de son impossibilité de voyager". Malgré les tentatives de médiation de Patrice Motsepe et de Gianni Infantino, le président de la Fifa, reçus par Abdelmadjid Tebboune, celui-ci n'a pas voulu faire d'exception, et le Maroc a annoncé son retrait de la compétition le 14 janvier, la veille de son premier match face au Soudan. « Tebboune s'est montré trop rigide » Suite : jeuneafrique