L'argent pourrit les gens, et Issa Hayatou en est le meilleur exemple. Le président de la CAF s'est dit « très soulagé » après l'accord de la Guinée-Equatoriale pour organiser la CAN 2015 à la place du Maroc. Il est à signaler que ce pays avait été disqualifié pendant les éliminatoires pour avoir utiliser un joueur inéligible. Ce qui n'est « pas un problème » pour Hayatou, qui peine à justifier les problèmes d'hôtellerie : « Il n'y en a pas, répond-il. Nous sommes en train de manger dans un hôtel quasiment 5 étoiles à Mongomo. Donc, il n'y a pas de problèmes particuliers. Je vais voir le reste des infrastructures. » Plusieurs pays avaient été sollicités pour remplacer le Maroc. Parmi eux, le Soudan, le Ghana et l'Algérie. « Le Soudan a dit « non » parce qu'ils ont des élections présidentielles en janvier/février. Le Ghana a expliqué que sa population n'était pas favorable à la CAN par peur du virus Ebola. L'Algérie a expliqué que ses infrastructures ne seraient pas prêtes à temps. […] Tous les autres pays-candidats, ça relève de l'imagination de la presse » a-t-il expliqué. Bien évidemment, il aurait été plus logique d'insister et faire pression sur le Ghana mais cela apparaîtrait comme une méthode dictatoriale. Justement le journal Le Monde a très bien souligné le revers de la médaille du choix de la Guinée-Equatoriale : « Mais si l'honneur de la CAF est sauf, la morale l'est moins. La Guinée-Equatoriale est dirigée d'une main de fer, depuis un coup d'Etat en 1979, par le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Cette ancienne colonie espagnole dispose d'un relatif « anonymat » quant à sa situation politique, bien aidée en cela par la richesse de ses ressources pétrolières et gazières. » Malgré tout, le Maroc ne sera pas épargné par les sanctions selon le président de la CAF. « On appliquera nos règlements. Ils sont clairs. Souvenez-vous, en 1996, le Nigeria avait boycotté la compétition. Le Président avait refusé que son pays aille en Afrique du Sud. Pendant quatre ans, ils ont été suspendus. Une sanction prévue par le règlement. Il n'y aura pas deux poids deux mesures. Il n'est pas question de laisser cet état d'esprit s'instaurer. Cela risque de porter préjudice sérieusement au football en Afrique » a-t-il expliqué. Il reste à savoir si l'on peut parler de boycott pour le Maroc. Un cas de force majeur existe réellement et Professeur Jean-François Delfraissy, coordinateur de la lutte anti-Ebola entre l'Afrique et la France, l'a clairement annoncé : « La position du Maroc est raisonnable. La compétition ne doit pas avoir lieu en 2015 ». La Guinée-Equatoriale n'est pas encore concerné par l'épidémie Ebola mais le président de la CAF reste confiant et assure qu'un dispositif de sécurité a été mis en place : « Dans un premier temps, le Président avait fait fermer ses lignes aériennes avec les pays concernés (par l'épidémie) car il n'était pas équipé. Aujourd'hui, il a rouvert les frontières, mais il y aura des contrôles partout, notamment dans les aéroports. Il a acheté tout ce qu'il faut pour veiller à l'entrée et à la sortie des gens de son territoire. »