Benchikha, qui a apposé sa signature sur son contrat avec le vice-champion du Maroc pour les deux prochaines saisons, n'a pas caché son ambition de "gagner des titres avec une équipe qui joue les premiers rôles avec l'appétit de toujours faire mieux que les saisons précédentes". Ses deux prédécesseurs, M'hamed Fakhir puis Faouzi Benzarti, ont laissé une forte formation et il y a lieu d'assurer la continuité. "J'ai ma propre philosophie du jeu que j'espère assimilera le plus rapidement l'effectif de l'équipe", a assuré le technicien qui se qualifie de "compétiteur". Le Raja est appelé à jouer sur trois fronts, ce qui ne sera pas une simple gageure. L'ossature d'une équipe forte "existe à 90%" et le banc de touche doit être bien fourni pour bien négocier les compétitions nationales et continentale, a expliqué le nouveau coach, n'écartant pas la possibilité de recrutement de trois éléments, sans toutefois les nommer, et refusant de parler de l'opportunité d'enrôler certains de ses anciens joueurs, en l'occurrence le défenseur Chagou, pour ne pas être accusé de vider le Difaa Hassani d'El Jadida (DHJ). Avec le DHJ et une Coupe du Trône au détriment de sa nouvelle équipe (tirs au but), Benchikha a "franchi un pallier" mais s'embarque, comme tout entraîneur qui se respecte, pour un autre challenge. Au Raja, un entraîneur a "plus de chance de jouer les titres mais a aussi plus de risques d'être limogé", reconnaît le technicien, qui cherche à franchir une nouvelle étape dans sa carrière. La pression du public ne lui fait pas peur pour l'avoir supportée du temps où il était à la tête du Mouloudia d'Alger ou du Club Africain (Tunisie). "J'ai toujours vécu les pressions du public et des résultats, comme si je les avais pris au biberon", a-t-il relevé. Déjà, à la mi-saison, il a rappelé avoir eu des offres alléchantes de millions d'euros de pays du Golfe mais avait refusé par respect au Difaa, tout comme il avait eu des contacts avec d'autres clubs marocains sans les nommer. "J'ai toujours donné la priorité au DHJ et même l'accord de principe pour rempiler" mais il n'avait rien vu venir après la dernière journée du championnat. "L'offre du DHJ ne me convenait pas". Lors de cette conférence de presse de présentation de Benchikha, le président du Raja Mohamed Boudrika est revenu sur la séparation à l'amiable avec le Tunisien Faouzi Benzarti, précisant que ce dernier avait "surpris" les dirigeants en demandant, quatre à cinq journées de la fin du championnat, la révision de son contrat expirant en juin 2015. Le Raja a catégoriquement refusé à cause des prétentions financières du Tunisien qui ont fait achopper toutes négociations pour garantir la continuité, a-t-il indiqué, précisant que Benzarti avait réclamé "un montant annuel de 6,5 millions de dirhams", un salaire faramineux au vu de ce qui se pratique au niveau national. Benchikha est le troisième technicien algérien à prendre en main les destinées du Raja après Rabah Saadane en 1989 avec à la clé le premier titre continental des Verts en Ligue des champions, et Meziane Ighil en 1994.