Une superproduction aux allures de péplum. Voilà à quoi ressemble la demi-finale de Ligue des champions entre le Real Madrid et le Bayern Munich, dont le premier acte sera disputé mercredi dans un temple du ballon rond : Santiago-Bernabéu. Dans la capitale espagnole, deux monuments du football vont se faire face : le Real, neuf C1 au compteur, et le Bayern, champion continental en titre sacré à cinq reprises. Plus que deux équipes de football, deux institutions qui font partie intégrante de l'histoire du sport le plus populaire de la planète. La Maison blanche symbolise le passé glorieux et court après la "décima", cette fameuse dixième coupe aux grandes oreilles, depuis 2002 et une volée magique d'un certain Zinedine Zidane. Le Bayern, lui, a le statut de référence du présent et fait office de favori à sa propre succession. Son ambition : rester dans les annales en devenant le premier club à conserver son titre en C1 depuis la création de la Ligue des champions moderne en 1993. "Cette affiche de demi-finale aurait aussi été digne de la finale", résume le capitaine bavarois, Philipp Lahm. Il n'y aura pourtant qu'un seul rescapé à Lisbonne, théâtre du dernier rendez-vous européen de la saison, le 24 mai prochain, au terme d'une double confrontation devenue un grand classique du football européen. Madrilènes et Munichois vont en effet croiser le fer pour la sixième fois à ce stade de la compétition. La dernière fois, c'était en 2012, et un penalty trop enlevé de Sergio Ramos avait scellé les espoirs du Real. "A Madrid, on a le surnom de 'bête noire'. Il faut être capable de le prouver une fois de plus", souligne Karl-Heinz Rummenigge, patron d'un club allemand qui a éliminé son rival espagnol quatre fois en cinq demi-finales (1976, 1987, 2001 et 2012 contre une qualification madrilène en 2000). "La 'bête noire', ça ne me concerne pas parce que je suis sur une bonne série contre le Bayern", assure de son côté l'entraîneur du Real, Carlo Ancelotti, invaincu contre le club allemand. Son homologue bavarois, Josep Guardiola, lui, n'a jamais perdu dans l'antre merengue. L'histoire n'a donc pas fini de s'écrire.