Le syndicat national de la presse marocaine (SNPM) s'est déclaré vendredi "profondément préoccupé" par le procès intenté devant un tribunal de Casablanca par le chef de l'Etat libyen Mouammar Kadhafi contre trois journaux marocains accusés de diffamation. Al Jarida Al Oula, Al Ahdat Al Maghribia et Al Massae, trois quotidiens arabophones indépendants, sont poursuivis dans des dossiers distincts pour avoir "diffamé" Mouammar Kadhafi dans des articles de presse. Les plaintes du bureau de la +Fraternité arabe à Rabat+ (ambassade de Libye) avaient été déposées contre cinq journalistes et responsables éditoriaux de ces journaux après la publication d'articles "dénonçant l'absence de démocratie en Libye et critiquant Mouammar Kadhafi". Ce dernier réclame aux trois quotidiens marocains des dommages et intérêts de 90 millions de dirhams (environ 8 millions d'euros) pour "atteinte à la dignité d'un chef d'Etat". Dans un communiqué, le SNPM précise "avoir étudié ces dossiers et suivi les procès et les requêtes des deux parties", ajoutant "s'être fait une opinion sur la question" après avoir consulté des avocats et des juristes. Le SNPM affirme "soutenir les observations formulées par la défense des journaux poursuivis, particulièrement celles relatives au respect des dispositions de la loi marocaine en matière de poursuites". Le 22 juin, le tribunal a rejeté une demande de la défense visant à annuler ces poursuites.