L'officier de sécurité du roi, Soulaim A.Essaidi, est décédé après avoir été grièvement blessé par balles. L'affreuse nouvelle est tombée mardi comme un couperet sur le cou de ses collègues au Département de la sécurité royale (DSR), des journalistes qui l'ont côtoyé et des artistes qui le connaissaient et qu'il connaissait sur le bout des doigts. Sourire incorrigible, visage rayonnant de bonté, disponibilité et altruisme à toute épreuve, simplicité et humilité peu ordinaires … On avait de la peine à croire ce qui est arrivé à Soulaim Abdellah Essaidi, commissaire de police principal, en fonction au DSR, le 8 juillet courant, à son domicile au quartier Hassan, à Rabat. L'agence de presse officielle avait précisé que l'un des deux agresseurs avait des antécédents judiciaires sans préciser lequel, celui en fuite ou l'autre blessé par balles. Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'agirait d'un certain Mohamed Baïdaoui (repris de justice), trouvé le jour du crime en possession de l'arme de service de sa victime, dans les escaliers de l'immeuble abritant l'appartement du commissaire Essaidi. L'assaillant a été évacué sur l'hôpital Ibn Sina, où il a subi, dans la nuit du 8 au 9 juillet, une opération chirurgicale qui n'a pas permis l'extraction de la balle logée à proximité de son cœur. Le commissaire Essaidi, quant à lui, a été évacué avant l'arrivée des services de police, par l'un de ses collègues, à bord de son véhicule personnel sur le même hôpital, où il a subi, le 9 juillet à partir de 4 heures, une intervention chirurgicale après avoir été touché au flanc droit par une balle qui a perforé son gros intestin pour sortir par le bas du dos. Les éléments de la police scientifique et technique étaient arrivés à leur tour sur la scène du crime pour dresser leur constat d'usage. Ils ont relevé des traces de sang sur le palier de la porte, sur le sol de la chambre à coucher, sur un drap du lit et sur un oreiller, alors qu'aucune trace de lutte n'a été décelée. Aucun objet renversé n'a été repéré sur le théâtre du crime, sinon un portefeuille appartenant à la victime, comportant sa carte professionnelle, le barillet de l'arme de service, de marque «Smith and Wasson», avec quatre douillets de balles tirées, une cartouche et une autre sur le sol de la chambre à coucher. Règlement de comptes ? Maintenant, question : quel a été le mobile du crime ? Tentative de vol ? L'enquête le dira. Vu la violence avec laquelle les agresseurs ont attaqué la victime, -plusieurs balles ayant atteint le regretté à la colonne vertébrale, au foie et à l'estomac, la piste de «l'homicide volontaire» paraît plausible selon certains observateurs. Certaines parties font valoir des déclarations qui auraient été recueillies auprès des proches de la victime. «La famille de la victime aurait refusé de recevoir la dépouille de leur proche, exigeant de faire la lumière sur les circonstances et le mobile de ce décès avant d'en faire leur deuil», croient-elles savoir. Mais cette thèse sera sitôt balayée, le regretté ayant été inhumé mercredi au cimetière Chouhada, à Rabat. Il serait décédé suite aux lourdes opérations chirurgicales qu'il aurait subies au niveau d'organes vitaux. Un communiqué, diffusé mercredi par la famille du défunt, a d'ailleurs tordu le coup à la rumeur. La famille Essaidi a vivement remercié le roi Mohammed VI, pour la précieuse compassion que le Souverain lui a témoignée et exprimé sa confiance en la justice. Une enquête est en cours pour élucider les tenants et aboutissants de ce crime crapuleux. M'Hamed Hamrouch