Les auteurs présumés de l'attaque à main armée, au début du mois à Casablanca, contre deux convoyeurs de la société de confection de bijoux "Oro mecanica" ont été arrêtés, a annoncé la police judiciaire de la ville. Les fins limiers de la police judiciaire sont parvenus après un travail de fourmis et de terrain à dénouer cette affaire après des investigations minutieuses en remontant la piste de la moto " KTM 950 SM " utilisée par les malfaiteurs, investigations entamées dés la découverte de la moto abandonnée sur la route d'Azemmour vers 13 h le même jour, soit quelques heures après le forfait. La supermoto, saisie par la police, est une grosse cylindrée d'une valeur estimée à 27.500 dirhams exigeant adresse, maîtrise et professionnalisme du pilote. Elle avait été volée en Italie en 2009 et a changé à cinq reprises de propriétaires avant d'être acquise par A.M, tête pensante de ce hold-up, a expliqué à la presse le commissaire de police Hilali qui a supervisé l'enquête. L'interrogatoire de l'avant dernier acquéreur de la moto a permis de dresser un premier portrait robot mais insuffisant pour identifier l'auteur. Une autre piste sera plus féconde. Les enquêteurs ont découvert que la moto était équipée de nouveaux pneus. Or, un seul fournisseur de ce genre de pneus disposait de l'exclusivité de la vente sur le marché marocain, une aubaine pour les détectives en quête de tout infime indice. Ce dernier les dirigea vers le revendeur détaillant ayant fait la demande qui a vite reconnu la ressemblance entre le portrait robot et son client acheteur. Le cycliste réparateur ayant monté les pneus à la moto a été plus explicite en donnant le nom de l'acquéreur malfaiteur. L'auteur présumé sera appréhendé, après une surveillance de ses lieux habituels, à son domicile dans le centre ville et a dénoncé illico presto son complice A.R. Mais la perquisition de son appartement n'a permis que la saisie de sommes d'argent en dirhams et en euros. Les montants totaux saisis sont de 128 mille dirhams et 86.500 euros. Mais, dans sa principale voiture de marque Volkswagen -il utilisait une palio pour ne pas trop attirer l'attention-, les enquêteurs mettront la main après fouille sur quatre cagoules, des gants, un blouson à capuchon, une bombe lacrymogène, un grand couteau (35 mm), un poignard de poche, plus de 113 balles en majorité de 9 mm, et surtout trois armes à feu à savoir un pistolet automatique de 9 mm, un revolver Smith et Wesson à barillet et un autre artisanal à deux canons de 5 mm, a expliqué aux journalistes le commissaire Hilali. La tête pensante de ce braquage, un ancien réparateur de bijoux et ayant aussi fait des bricoles en menuiserie, avait monté patiemment son coup. Six mois durant, il va effectuer, jusqu'au passage à l'acte, des surveillances de l'atelier de la société et des filatures de la voiture convoyant le précieux métal, a signalé le responsable de cette enquête. Le jour J, il va avec son complice filer la voiture de l'atelier jusqu'au siège régional de l'administration des douanes et des impôts indirects, sise au boulevard Rachidi (centre ville). En descendant de la grosse cylindrée, qui est restée en marche durant les quelques instants de l'exécution du coup, il brandit son pistolet et tire, sans aucune hésitation, deux balles sur le convoyeur employé de la société avant de viser le second, blessant les deux employés. Aussitôt, il s'est saisi de la sacoche contenant dix kilogrammes d'or d'une valeur estimé à 4 millions dhs. Mais, dans leur hâte à faire le plus prestement, il ne s'est nullement aperçu qu'il y avait 1,5 kg d'or placé dans un sac en plastique, a ajouté M. Hilali en détaillant le modus operandi de cette attaque. A.M., avec deux épouses et deux enfants, avait aussi monté des combines pour régler des problèmes de dettes en créant notamment une société fictive pour faire quelques escroqueries et surtout pour pouvoir obtenir des visas pour l'Europe. Ce qui lui a permis de visiter à plusieurs reprises la Belgique où l'idée de mener ce braquage a germé dans sa tête après avoir regardé une émission télé. De fil à aiguille, les enquêteurs en approfondissant leurs investigations ont établi l'implication de cette bande, comprenant également un co-auteur et un complice, dans la tentative de vol avec usage d'arme à feu d'un bijoutier à Berrechid au mois de Ramadan 2010. Ils avaient également prévu de s'attaquer à un bijoutier à Casablanca, a expliqué le commissaire Hilali. L'or volé n'a pas été récupéré. Il aurait été vendu a un receleur, a fait savoir M. Hilali, précisant que ce n'est qu'une question de temps pour appréhender ce dernier. Les quatre présumés auteurs de ce braquage, présentés à la presse, seront déférés à la justice.