L'Agence Bayt Mal Al Qods est l'objet de nombreuses critiques. Son DG, M. Alaoui Mdaghri, répond à ses détracteurs. D'aucuns considèrent votre nomination à la tête de l'Agence Bayt Mal Al Qods comme une sorte de consolation après votre départ du ministère des Habous et des Affaires islamiques (poste occupé de 1984 à 2002). Qu'en pensez-vous ? J'estime que ma contribution en tant que ministre des Habous et Affaires islamiques a été bénéfique. J'ai accueilli la décision du souverain de me nommer à la direction de Bayt Mal AL Qods avec beaucoup de satisfaction. J'ai trouvé l'agence dans un état peu enviable, mais les souhaits que j'ai formulés à S.M le roi, président du Comité Al Qods, ont été rapidement exaucés. Au lieu du petit appartement casablancais qui servait de bureau à l'institution, nous disposons aujourd'hui de locaux dans la capitale administrative du royaume. Cela nous a permis de mettre rapidement en place une délégation au sein de la ville d'Al Qods, dotée de tous les moyens humains et logistiques nécessaires sans oublier de renforcer notre présence à Ramallah. Tous ces efforts et le soutien du souverain nous ont permis de mettre en place une stratégie nouvelle, propre à Bayt Mal Al Qods et qui s'étalera sur une durée de neuf ans. Quelles sont les grandes lignes de votre stratégie et quels sont vos projets pour l'avenir de Bayt Mal Al Qods ? Le volet le plus important de notre stratégie est de laisser de côté les discours et slogans pour plus d'action sur le terrain. J'ai déjà mené une première visite à la Ville Sainte et l'agence a entamé, malgré ses modestes ressources, la construction d'hôpitaux et d'écoles dont la population palestinienne avaient besoin. D'ici un mois, nous allons achever la construction de l'école Hassan II d'Al Qods. De même, les travaux de construction de l'école Salaheddine Ayoubi seront achevés d'ici peu. Nous nous efforçons de donner une vraie valeur ajoutée aux actions de Bayt Mal Al qods. L'agence a par exemple, pris en charge 500 orphelins résidant dans la Ville Sainte. De même, nous prenons en charge tout ce qui englobe les frais d'éducation (cartables, manuels scolaires, uniformes), la couverture médicale et l'accompagnement de ces enfants pour leur assurer un avenir meilleur. Parmi les autres nouveautés de notre agence, la réalisation en 2011 de projets d'une valeur de 30 millions de dollars. Il faut dire que dans le passé notre budget ne dépassait guère 1,5 million de dollars par an. En 2010, il a atteint les 30 millions. Bénéficiez-vous d'un soutien autre que celui du souverain et qu'en est-il des détracteurs ? Très peu de pays soutiennent notre institution. L'Arabie Saoudite, le Bahreïn et quelques bienfaiteurs du Moyen-Orient nous apportent leur contribution. Aussi le peuple marocain répond-il toujours présent quand il s'agit d'aider nos frères palestiniens. Que répondez-vous à vos détracteurs qui estiment que le Maroc fait peu ou pas assez pour la cause palestinienne ? Le Maroc fait l'objet de critiques acerbes de la part de nombreux pays, quant à son soi-disant manque d'implication dans la cause palestinienne, mais à cela nous répondons par des actions concrètes et nous invitons nos détracteurs à faire d'abord leur autocritique avant de jeter la pierre aux autres. Nous n'hésitons pas à le faire nous-mêmes et reconnaissons que nous communiquons insuffisamment avec certains pays arabes. Toutefois, nous prévoyons des campagnes de communication à mener auprès de pays arabes et aussi de la communauté musulmane en Occident. Propos recueillis par H. Ahajou(Maghrib Al Youm) Editing : Mohcine Loughzal