Les ambitions de l'e-gov en font d'emblée le bras armé de la stratégie «Maroc Numéric 2013». Décryptage. Lancement en fanfare du plan e-gouvernement. L'initiative s'inscrit dans la stratégie Maroc Numeric 2013. Lancé en octobre 2010, l'e-gov ambitionne de transformer le royaume en véritable société de l'information et ce, afin de créer une valeur ajoutée apte à améliorer le quotidien des citoyens. Le plan s'attaque principalement à la fluidification des processus administratifs. «Cette stratégie cible l'encouragement du plan gouvernemental de 2005. Aujourd'hui, après 5 ans, le Maroc a procédé à la réalisation de plusieurs documents numériques…mais ce n'est que le début. Nous devons nous diriger vers des services de qualité pour les citoyens», nous précise Mohamed Saad Alami, ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics. Ces projets ont pour but la réduction des délais de traitement et la limitation des déplacements pour les usagers vers les sites administratifs. Le citoyen et l'entreprise De même, le dispositif allègera les dépenses du secteur public qui représentent une part significative du budget de l'Etat. «Ce plan numérique s'adresse aux citoyens pour leur faciliter la vie, aux entreprises mais aussi à l'administration et vise l'amélioration de ses services», déclare Ahmed Reda Chami, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies. La réalisation de cette vision passe par la mise en oeuvre de 15 projets phares d'ici fin 2011, sur un total de 89 projets opérationnels à l'horizon 2013. Plus de la moitié de ces projets visent des services en ligne. En ce qui concerne les 15 projets susmentionnés, ils seront répartis sur deux catégories : la gestion de la dépense publique avec un focus sur les réponses en ligne aux marchés publics ; et l'administration numérique classique. En d'autres termes, toute prestation se rapportant à l'état civil, la santé, les inscriptions en ligne, ou encore le consulat électronique. L'e-gov se fixe également comme objectif l'optimisation des déclarations de la TVA, le payement de l'IS ou de l'IR on-line. «La stratégie Maroc 2013 concerne l'entreprise à deux titres : en tant qu'usager des services gouvernementaux électroniques et en tant que producteur pour la mise en route de ces services», souligne Mohamed Horani, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Et pour cause, l'e-gov est aussi un outil d'informatisation des PME soucieuses d'harmoniser le flux d'informations décisionnels. En effet, Moussanada permet à ces entreprises de débloquer des subventions pour l'acquisition de solutions de gestion dédiées. Les subventions pourront s'élever à près de 60% de l'investissement TI avec un plafonnement de 40 MDH. Au Maroc, le secteur de l'industrie des TI a généré 32 000 emplois en 2008 et projette de porter ce chiffre à 58 000 à l'horizon 2013. Il réalise un PIB additionnel direct de 7 MdDH. Le royaume œuvre pour le développement de ce secteur à travers la création de plusieurs technopôles dans plusieurs métropoles du royaume (voir Le Temps n° 75). Les compétences humaines qui seront formées à l'horizon 2013 devraient se chiffrer à 30 000. La nature systémique du chantier n'a pas échappé à M. Chami lequel déclare: «La victoire de l'e-gouvernement sera celle de tout le gouvernement. La mobilisation de tous les ministères est la clef de sa réussite». La concrétisation de cette vision nécessitera des montants colossaux Pour exemple, la rubrique «Service public orienté usagers» bénéficiera d'une enveloppe de 2 186 millions de dirhams. Jalal El Omari