Dans un entretien accordé à l'Equipe la semaine dernière et seulement révélé aujourd'hui, Paolo Maldini dépeint un Yoann Gourcuff individualiste, imbu de sa personne et responsable "à 100%" de son échec au Milan AC. On est bien loin de l'image de gendre idéal véhiculée par le Lyonnais. Etonnant. Ce n'est un secret pour personne. Yoann Gourcuff a échoué lors de son passage au Milan AC (2006-2008). Il avait 20 ans quand il débarqua en provenance de Rennes. Annoncé comme une future étoile des Rossoneri, le Français a finalement passé plus de temps sur le banc que sur les pelouses. Une première année mitigée (21 matchs, 9 titularisations en Serie A), une seconde encore plus difficile (15 matchs, 4 titularisations) puis un départ inéluctable vers Bordeaux où, façonné par Laurent Blanc, Gourcuff confirma alors tout son potentiel avant de s'envoler vers Lyon pour 22 millions l'été dernier. Le Breton n'a donc pas laissé un grand souvenir en Lombardie. Ni sur les terrains, ni en dehors. La sortie de Paolo Maldini, interrogé par l'Equipe avant Auxerre-Milan la semaine dernière, vient ajouter de l'eau au moulin ou plutôt de l'huile sur le feu. "Gourcuff, au Milan, s'est trompé à 100%. De ce que j'ai vu, une bonne part des torts provient de lui. Son problème ici, c'était son comportement. Il ne s'est pas montré intelligent dans la manière de se gérer lui-même. C'est vraiment dommage parce que personne ne met en cause les qualités techniques de Yoann. Lorsqu'il jouait ici, il n'avait pas envie de se mettre à disposition du groupe." L'Italien décrit un joueur peu professionnel, sous-entend des écarts. "Il n'était pas toujours à l'heure. Il s'est passé beaucoup de choses. Des choses qu'il n'est pas possible de raconter. Mais, lui, il sait très bien ce qu'il a fait". Ou encore un joueur individualiste, notamment à l'entraînement. "Lors des petits matches que l'on faisait à Milanello, au lieu de faire une feinte et de passer le ballon, il en faisait quatre. C'est normal qu'à la troisième ou quatrième feinte tu prennes un coup." Un joueur qui ne faisait rien pour s'intégrer avant l'issue que l'on sait. "Quand il entrait en jeu, il ne se donnait pas à fond. Au bout d'un moment, il était devenu un corps étranger au groupe. S'il y avait une règle qui était instaurée, il la cassait. Sincèrement, au bout d'un moment, ce n'était plus notre problème. On ne s'occupait plus de lui. Il n'était plus à prendre en considération." On peut s'étonner des propos de l'ex-capitaine des Rossoneri, quatre ans après. Cette attaque en règle de Maldini met en tout cas à mal l'image de gendre idéal de Gourcuff, celle à laquelle Jean-Michel Aulas tient tout autant, si ce n'est plus, qu'à son rendement sur le terrain. Elle ne colle pas non plus à l'image de joueur professionnel jusqu'au bout des ongles, à la limite de l'ascèse, respirant et mangeant football, que Gourcuff a toujours montrée. Une image qui aurait d'ailleurs été, on le rappelle, le problème de sa mise à l'écart par certains Bleus lors de la Coupe du monde. En revanche, cette attaque vient alourdir une année déjà difficile pour Gourcuff après l'épisode Knysna, le transfert tardif pour Lyon, sa difficulté à s'y imposer et la blessure. (D'après Eurosport)