Washington- L'expérience marocaine en matière de lutte contre la violence à l'égard des femmes est "à l'avant-garde dans le monde arabe", a affirmé, Stephanie Willman Bordat, directrice résidente au Maroc de l'ong internationale "Global Rights". Le Maroc, qui est "un exemple" en matière d'autonomisation des femmes, est "sur la bonne voie" pour la mise en place d'une loi incriminant la violence à l'égard des femmes, a-t-elle déclaré à la MAP en marge d'une conférence sur "l'autonomisation des femmes au Maroc", organisée mercredi à Washington. D'après cette responsable chargée de la région du Maghreb, "si une telle loi est adoptée, le Maroc réalisera une percée en matière des droits des femmes, et partant, il deviendra le premier pays arabe de la région à se doter d'un tel cadre juridique". Cette spécialiste du Maghreb, qui réside au Maroc depuis plus de dix ans, a passé en revue les différents progrès réalisés par le Royaume, en matière de promotion des droits des femmes depuis l'intronisation de S.M. le Roi Mohammed VI, mettant en exergue l'expérience marocaine dans le domaine de l'intégration du genre. Au cours des dernières années, "le Maroc a réalisé d'importantes avancées en matière de promotion des droits des femmes, notamment grâce à l'introduction du Code de la famille et à la levée des réserves sur la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW)", a précisé Mme Willman Bordat, également membre au Barreau de New York. Elle s'est, par ailleurs, réjouie de toutes les démarches en faveur de la promotion des femmes et de l'approche "gouvernement-société civile" adoptée par le Royaume en vue de sensibiliser au rôle que peuvent jouer les femmes au sein de la société. Les dispositions du Code de la famille, un acquis pour les femmes marocaines Abondant dans ce sens, la chercheuse marocaine Fatima Sadiqi a relevé que "le Maroc a parcouru un long chemin en matière de la promotion des droits des femmes depuis les années 40 du dernier siècle" . La femme marocaine, a-t-elle dit, "a relevé beaucoup de défis", qualifiant de "très positifs" les pas franchis sur la voie de la consécration de l'égalité genre, notamment à travers "l'importante réforme" opérée en 2004 du code de la famille. "Cette réforme est très importante du point de vue symbolique", a fait observer cette Professeur à l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès, notant que ces avancées sont "un acquis pour toutes les femmes marocaines". Mme Sadiqi a, cependant, souligné que des défis restent à relever pour éradiquer la violence à l'encontre des femmes, dont une plus grande sensibilisation à la culture de la parité genre et la lutte contre la pauvreté et l'analphabétisme des femmes. Elle a souligné, à cet égard, que les réformes initiées par le Royaume ont "réussi à changer le regard des marocains envers les femmes", se félicitant des "grands changements de mentalité" qui sont en cours au sein de la société marocaine. Réformes genre: une précieuse voix pour les femmes marocaines Les autres intervenantes aux différents panels de cette rencontre, qui s'est tenue au siège du think tank américain Carnegie Endowment for International Peace, ont été unanimes à souligner la nécessité de poursuivre ces efforts en faveur de la promotion de la condition féminine. "Les différentes réformes adoptées par le Maroc ont donné une précieuse voix aux femmes en termes d'égalité politique, économique et sociale", a estimé Barbara Ferris, fondatrice et présidente du Centre international des femmes pour la démocratie, une organisation qui s'intéresse au rôle des femmes dans la vie politique des pays émergents. De son coté, Martha Dye, conseillère juridique de l'Agence américaine pour le développement International (USAID) a appelé à la promotion des conditions des femmes dans le monde en les dotant des moyens économiques et de l'éducation nécessaires pour leur autonomisation. Cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre des activités célébrant le 20-ème anniversaire de la création du Washington Moroccan Club, a été également une occasion pour se pencher sur les aspects socio-économiques de la condition féminine au Maroc. Elle a également mis en avant des exemples réussis de la promotion des conditions de la femme rurale, à travers des activités génératrices de revenus, dont un programme d'exportation vers les Etats-Unis de tapis tissés par des femmes de la région de Marrakech.