Fassi-Fihri l'a annoncé : pas de sélectionneur national avant la fin des championnats internationaux. «Il nous faut prendre le temps nécessaire et attendre en respectant la réglementation de la FIFA la fin des championnats internationaux avant de pouvoir démarrer effectivement une collaboration avec un entraîneur étranger de calibre international». Pour tout amateur du ballon rond qui aime son pays, Il semble suicidaire de ne pas recruter un sélectionneur avant cette échéance. De plus, la prochaine compagne de qualification à la CAN 2012 début justement à cette période. Le constat est simple nous n'aurons aucune préparation, toujours pas d'équipe type et pour tous les joueurs ça sera la reprise. Le coach fraîchement nommé devra donc remédier à tout ceci et d'urgence. Une situation qui nous rappelle un peu l'arrivée de Roger Lemerre en juillet 2008, lorsqu'il a pris les commandes de la sélection. Le sondage mené par Mountakhab.net montre que l'opinion publique veut avoir un entraîneur marocain à la tête des lions, notamment Badou Zaki. Mais la fédération ne l'entend pas de cette oreille et conforte son choix pour un sélectionneur étranger. Analysons ensemble les raisons pour lesquelles la Fédération Royale Marocaine de Football, s'accrocherait-elle à l'idée de recruter un sélectionneur de niveau international. Juste après la double élimination à la CAN/Coupe du monde 2010, on nous annonçait que le prochain sélectionneur national serait de renommé internationale. Interviewé par l'agence de presse du Maghreb arabe(MAP), Fassi-Fihri explique le choix d'un coach étranger de calibre international à celui d'un cadre national : «Le choix d'un entraîneur étranger répond d'abord au souci de pouvoir tirer le maximum de nos joueurs internationaux dont la plupart évoluent justement à l'étranger» Une question se pose, qu'attend la FRMF du nouvel entraîneur pour ne pas confier cette tâche à un cadre national? Comme l'explique Fassi-Fihri, le nouvel homme fort de la sélection nationale devra non seulement gérer la sélection nationale mais aussi participer à la formation des entraîneurs aux quels sera voué la direction des autres équipes nationales (équipe locale, équipe olympique, U21, U18…) «Ce même sélectionneur devra, et ce sera pour lui une obligation contractuelle, contribuer à parfaire et enrichir la formation de nos entraîneurs nationaux et, notamment, ceux de la Direction Technique Nationale dans le cadre d'un programme de transfert de savoir-faire et de renforcement des capacités». Le but donc d'avoir un coach de niveau international, comme l'avait aussi annoncé le Ministre de la jeunesse et des sports Monsieur Belkhiyat, est pour apporter une formation plus poussée aux entraîneurs nationaux. Fassi-Fihri ajoute : «A ce sujet, je peux d'ores et déjà vous annoncer que la FRMF officialisera, dans les semaines à venir, la liste des cadres nationaux qui viendront renforcer de façon permanente la Direction Technique Nationale pour y assumer les tâches de sélectionneurs des différentes équipes nationales de jeunes (U17, U19, joueurs locaux et équipe olympique)». Le but avoué de la FRMF est qu'à moyen terme un coach, pur produit du football local, pourra postuler au poste de sélectionneur national. Ceci veut dire que pour l'heure, il n'est pas question de nommer un coach marocain, mais qui alors ? En parallèle à cette nomination du nouveau sélectionneur national qui tarde à venir, la FRMF et le ministère de la jeunesse et des sports ont signés un contrat-programme (2010-2013). Ce contrat-programme met à jour les objectifs de la FRMF et les obligations du ministère de la jeunesse et des sports. On apprend que la FRMF veut augmenter le nombre de licencier pour passer à 66.500 en 2014. Elle souhaite aussi construire 16 centres de formation de jeunes et quatre centres de formation régionaux opérationnels et de créer une ligue professionnelle en 2012. Elle vise aussi la qualification au quart de final de la prochaine CAN 2012 pour l'EN A, aux Jeux olympiques (JO) en 2012, à la CAN des moins de 20 ans en 2013 et à la Coupe du monde seniors en 2014. Le ministère quant à lui devra attribuer une subvention annuelle de fonctionnement à la FRMF à hauteur de 8 millions de dirhams (sur 4 ans) et livrer six pelouses synthétiques dernière génération par an, destinées soit aux aires de jeux ou aux terrains d'entraînement et c'est la fédération qui devra décider à qui les attribuer parmi les clubs de 1ère et 2è divisions et des centres de formation. M. Belkhayat a conclu que ce contrat-programme assurera un renforcement des clubs de première et deuxième divisions, qui serra la base de la formation des équipes nationales fortes et compétitives. Enfin selon l'Observateur, le budget qui sera accordé à la FRMF va être doublé par rapport au budget habituel. En effet, à la demande de sa majesté Mohammed IV, Bank Al Maghrib, la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et à l'Office chérifien des phosphates (OCP) accorderont une aide financière de 75 millions de dirhams (MDH) annuels chacun à la FRMF. A cet apport la fédération comptera sur une dotation exceptionnelle de 25 MDH par le Fonds Hassan II. C'est donc un budget d'un total de 250 millions de dirhams qu'aura Fassi-Fihri pour accomplir ce vaste chantier de remise à niveau du football national. Ce que l'on peut retenir de cette histoire, c'est une réelle envie de la FRMF conjointement avec le ministère de la jeunesse et des sports, de relever le football national d'ici 2014. Et à terme avoir une équipe nationale forte et compétitive pour la CAN qui nous sera peut-être alors attribuée en 2016 ou 2015 si la CAN passe aux années impaires. Il serait malheureux qu'un tel élan soit freiné par un autre échec du à une nomination trop tardive.