Rabat- Le Conseil de gouvernement, réuni mardi à Rabat, sous la présidence du Premier ministre, M. Abbas El Fassi, a discuté du projet de loi de Finances au titre de l'année 2010. Le ministre de l'Economie et des Finances, M. Salaheddine Mezouar a passé en revue les principaux indicateurs ayant caractérisé la conjoncture économique durant les premiers mois de 2009 et l'impact de la crise économique internationale sur l'économie marocaine, a indiqué le ministre de la Communication, porte parole du gouvernement, M. Khalid Naciri, lors d'un point de presse à l'issue du conseil. Le taux de croissance devra ainsi s'établir entre 5 % et 5,7 % dans un contexte non inflationniste grâce à la dynamique de la demande intérieure et aux résultats positifs de la campagne agricole, a indiqué M. Mezouar. S'agissant des échanges commerciaux, il a précisé que les indicateurs des secteurs liés à la demande extérieure ont enregistré un recul à cause de la crise internationale, faisant savoir, cependant, que les récentes statistiques révèlent une atténuation des répercussions négatives de la crise sur les secteurs touchés. M. Mezouar a également rappelé la panoplie de mesures prises par le gouvernement qui ont limité l'impact de la crise, proposant la prorogation de la mise en œuvre de ces mesures jusqu'à fin 2010. Il a signalé, d'autre part, que les réserves marocaines en devises sont à un niveau satisfaisant par rapport à d'autres économies similaires. Concernant les Finances publiques, le ministre a précisé que les recettes fiscales, enregistrées à fin juin dernier, sont conformes aux prévisions de la loi de Finances. Pour ce qui est des dépenses, M. Mezouar a relevé que les dépenses de fonctionnement ont été engagées conformément aux prévisions, à l'exception des charges de la compensation qui ont accusé une nette régression en raison de la baisse des prix sur le marché international. Le taux de réalisation des dépenses d'investissements a atteint 70 %, a-t-il noté, ajoutant que l'actualisation des prévisions de la loi de Finances a donné lieu à un déficit de l'ordre de 2,6 %. En ce qui concerne le projet de la loi de Finances pour 2010, le ministre a énoncé les principales hypothèses retenues dans l'élaboration de ce projet. Ainsi, le taux de croissance prévu sera de 3,2 %avec une croissance de 4,1 % du PIB non agricole et un baril de pétrole de 70 dollars, alors que le taux d'inflation devrait atteindre 2,5 %. Le projet de loi de Finances s'assigne plusieurs objectifs notamment la gestion de la crise afin de limiter son impact sur l'économie nationale, à travers le soutien du rythme de croissance par la demande intérieure, tout en se focalisant sur l'investissement public, l'habitat et les projets sectoriels structurants de l'économie. Il s'agit également d'appuyer les politiques sectorielles pour accélérer leur réalisation afin de préserver l'attractivité de l'économie nationale, de renforcer les politiques régionales et de poursuivre les chantiers d'aménagement urbain en vue de réaliser un développement régional équilibré. Ce projet ambitionne également de soutenir les secteurs touchés afin de préserver l'emploi et les capacités de production et d'exportation, en traitant en priorité le déficit de la balance des paiements. Le projet vise aussi à assurer les équilibres macroéconomiques et limiter le déficit budgétaire afin de maîtriser l'endettement. La crise économique internationale a révélé l'efficience des choix du Royaume, a affirmé M. Mezouar, appelant à accélérer les réformes structurelles et les stratégies sectorielles. Pour faire face aux contraintes liées à la balance des paiements, le ministre a mis l'accent sur la nécessité d'élaborer des mesures de nature à soutenir les exportations, à impulser davantage le secteur touristique et à attirer les investissements étrangers en vue de prémunir les avoirs extérieurs. Ces premières discussions sur le projet de la loi de Finances de 2010, ont dégagé des approches et des analyses convergentes et complémentaires et une vision de la stratégie économique et financière.