Le ministère de l'Intérieur a envoyé 40 missions d'inspections de l'IGAT dans différentes communes. Le ministre Taib Cherkaoui revient de nouveau devant le Parlement pour affirmer un engagement : tolérance zéro en matière d'habitat anarchique. Le ministre l'a réitéré, mardi, devant la chambre des Conseillers. Et ce ne sont pas des engagements pris à la légère. Pour preuve, le ministre de l'Intérieur fait état d'une quarantaine de missions de l'Inspection générale de l'administration territoriale (IGAT) diligentées dans de nombreuses communes depuis le début de cette année. Certaines mesures disciplinaires ont déjà été prises contre des agents d'autorité. De même qu'une pluie de procès, et des limogeages pointe déjà à l'horizon. C'est que le ministère assure qu'il «mobilise tous les moyens administratifs et juridiques disponibles, y compris le recours aux poursuites judiciaires, pour lutter contre la prolifération de l'habitat insalubre». Des infractions ont déjà été constatées. Florilège : octroi de permis de construire sans respect des procédures en vigueur, réaffectation de l'utilisation d'entrepôts, dans des zones agricoles et rurales, à des activités industrielles et commerciales illégales, création de lotissements illégaux et autres négligences commises par certains services concernés. Par ailleurs, le département de l'Intérieur ne semble pas lésiner sur les moyens. En atteste cette circulaire généralisée, depuis mars dernier adresseé à tous les walis et gouverneurs pour contracter un accord avec le Centre marocain de télédétection spatiale. Objectif de cette convention, permettre aux différents responsables régionaux d'avoir des prises de vue aérienne afin de suivre de près l'évolution des constructions anarchiques. Cette reconnaissance aérienne a permis, explique le ministre devant les conseillers de la deuxième Chambre, de «localiser plusieurs logements construits illégalement en 2008 et 2009, notamment à Casablanca, Rabat, Skhirat-Témara, Salé, Meknès, Marrakech, Fès, Agadir et Tanger». Dans cette dernière ville, des quartiers entiers d'habitat anarchique ont vu le jour, dans le passé, pendant les périodes électorales. Les mesures mise en place pour éradiquer ce phénomène «portent également, précise Taib Cherkaoui, sur la mise en œuvre de programmes du logement social et l'accélération de la cadence de leur réalisation, ainsi que sur le recasement et la restructuration». Un domaine dont aura manifestement échoué le ministre istiqlalien Ahmed Taoufiq Hejira de l'Habitat et de l'Urbanisme. Ce qui a décidé l'Intérieur à prendre les choses en mains. tahar abou el farah