Jeudi, la capitale américaine a abrité un point de presse organisé par le National Clergy Council (NCC). Les responsables du NCC tentent de recoller les morceaux après l'expulsion de ressortissants américains. Le Maroc est à l'honneur à Washington. Il ne s'agit pas d'une rencontre mondaine vantant les charmes du Sud marocain mais d'un point de presse très utile pour l'image du royaume suite à l'expulsion, en mars dernier, de ressortissants américains pour prosélytisme. Jeudi, la capitale américaine a abrité un point de presse organisé par le National Clergy Council (NCC). Une entité qui se dit représentative de toutes les nombreuses facettes du christianisme protestant aux Etats-Unis. Cette initiative intervient après une période de tension conséquente à l'expulsion de ressortissants américains du Maroc pour prosélytisme. A travers ce point de presse, les responsables du NCC tentent de redorer l'image du royaume notamment auprès des milieux religieux conservateurs, lesquels n'ont pas apprécié le geste des autorités marocaines. Des politiques leur avaient emboîté le pas, au point qu'un sénateur américain adressera une lettre à Hillary Clinton demandant la suspension des aides, quelque 669 millions de dollars, accordées à Rabat dans le cadre du programme Millenium Challenge Account. C'est justement pour mettre en sourdine ce genre d'appels que les responsables du National Clergy Council ont initié ce rendez-vous avec la presse américaine. Fort d'une expérience de six ans de travail au Maroc, une période durant laquelle il avoue multiplier les contacts avec le gouvernement marocain et certains leaders locaux, le NCC est le mieux placé pour donner une position sereine sur son action au royaume. Des positions qui tranchent avec certaines opinions, fruit d'une humeur passagère, comme ce fut le cas avec l'ambassadeur Samuel Caplan au lendemain de l'expulsion de ressortissants américains. Dans des déclarations aux médias avant son point de presse, le révérend Rob Schenck, le président du National Clergy Council, encense «la tolérance religieuse» de Rabat. Et assure que «nombreux sont les chrétiens qui vivent et travaillent au Maroc et ce depuis des siècles. Actuellement, des centaines de chrétiens continuent de vivre au Maroc. Le roi Mohammed VI a initié des réformes dans les domaines des droits de l'Homme, les droits de la femme et la loi sur la famille. Parmi la quarantaine de pays que j'ai visités , le Maroc en est le pays le plus ami et le plus hospitalier». Le président du NCC rappelle également que «le Maroc a réalisé de grands progrès dans le respect des libertés religieuses». Lors de ce point de presse, le révérend Rob Schenck a été épaulé par Kenneth Barney et Harry Thomas. Les trois religieux ont effectué plusieurs visites au Maroc dont la dernière remonte à la mi-mai. Reste à savoir si les trois religieux américains parviendront-ils à circonscrire la colère des milieux religieux et de leurs acolytes dans les sphères politiques à Washington. Flash back «Nous sommes découragés et peinés d'apprendre la récente expulsion par le gouvernement marocain d'un certain nombre d'étrangers, dont de nombreux Américains qui résidaient légalement au Maroc», avait indiqué Kaplan dans un communiqué. «Bien que nous attendions de tous les citoyens américains au Maroc qu'ils respectent la loi marocaine, nous espérons voir des améliorations significatives dans l'application d'un jugement en bonne et due forme dans ce genre de cas», ajoutait-il. Une fois ces propos lancés, le diplomate a tenté de rectifier le tir dans un entretien accordé à un journal de sa ville natale.