Un accord a été trouvé pour créer la Banque maghrébine pour l'investissement et le commerce extérieur. Miracle ! Il a fallu attendre pratiquement deux décennies pour que la Banque maghrébine pour l'investissement et le commerce extérieur voie enfin le jour. Un accord pour le lancement de cette banque en 2010 a été conclu lors de la 29e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA), tenu mardi dernier à Tripoli en Libye. Comme prévu, cette nouvelle banque aura son siège en Tunisie qui abrite également la Banque africaine de développement, une autre institution très dynamique dans le financement des projets socioéconomiques maghrébins. Selon l'Agence panafricaine de presse et la presse tunisienne, les responsables des 5 pays de l'UMA ont décidé aussi de nommer un Tunisien au poste de directeur général de la banque pour une période de quatre années et de charger l'Algérie de la présidence de son Conseil d'administration, pendant les trois premières années. Et comme le stipule les premiers documents liés à ce projet, le capital de la BMICE s'élève à 500 millions de dollars. Le retard qu'a pris la création de cette institution financière maghrébine traduit les difficultés que rencontre l'UMA dans sa construction en général. La convention relative à la création de la BMICE a été, en effet, approuvée en mars 1991 lors du sommet maghrébin, à Ras Lanouf, en Libye. Sa ratification n'a eu lieu qu'en avril 2002 alors que son lancement officiel était reporté maintes fois. Il était prévu notamment pour mars 2007, puis en 2009. Dans une déclaration faite à la presse africaine à l'issue de la réunion, le secrétaire du Comité populaire général libyen des Relations extérieures et de la Coopération internationale, Moussa Koussa, a résumé la situation. «Le Conseil a réussi à régler, dans un cadre serein, l'épineux problème de la Banque maghrébine d'investissement qui a suscité depuis quatre ans des divergences entre certains pays maghrébins». Et de poursuivre que les problèmes ont été résolus concernant sa direction, son financement et son lancement. Selon la convention approuvée et ratifiée, la banque a pour objectif de contribuer à la mise en place d'une économie maghrébine liée et intégrée et partant l'élaboration, la réalisation et le financement de projets d'intérêt commun. Elle vise également l'encouragement de la circulation des capitaux et leur placement dans les projets économiquement fiables et financièrement rentables et le développement des échanges commerciaux et les paiements courants y afférents. L'établissement de cette banque devrait aider à la constitution d'un autre projet en stand-by, celui d'une Zone de libre-échange. A noter enfin que la Banque mondiale avait estimé, en 2006, qu'une pleine intégration économique entre les pays de l'UMA permettrait une hausse de 24% du PIB tunisien, de 27% du PIB marocain et de 34% de celui algérien.