La crise gouvernementale, et au delà la crise du Politique, que nous traversons au Maroc nous révèle le poids déterminant des logiques d'intérêt face à l'éthique de conviction que je croyais inhérente à l'action politique. Nous traversons aussi une crise de l'élite : arrogante et coupée du peuple avec pour seul horizon son intérêt personnel. La politique politicienne, c'est la transgression devenue loi. Une grande partie de la classe politique, imprégnée du populisme,instrumentalise les peurs et érige la division en méthode à travers l'activation de clivages idéologiques, la recherche de boucs émissaires. Nous sommes dans l'ère du chacun pour soi au lieu du vivre ensemble. Certains ne se sentent forts que quand les autres sont affaiblis. Le pouvoir politique oblige pourtant à la hauteur et à la recherche constante de l'unité, au besoin de fédérer. Le culte du service de l'Etat et l'exigence du service public sont de rigueur à l'heure où nous traversons une crise multiforme. La cogestion, le dialogue social, les concertations démocratiques et la négociation collective sont nécessaires. L'urgence est là : la défense de l'intérêt général doit être érigée en priorité par la classe politique sous peine de voir notre Patrie céder à la violence par incapacité chronique à évoluer et à se réformer. Chacun doit participer à un projet de redressement national, à cet effort collectif. La jeunesse est le moteur du changement dans notre pays, elle doit être garante de l'intérêt général. Il est temps de dépoussiérer la classe politique marocaine et de faire confiance à la jeunesse, largement majoritaire au sein de notre population. Une jeunesse qui dispose d'importantes compétences, de talents et d'abnégation. Des mesures fortes s'imposent pour réaliser ce double défi qu'est l'assainissement du champ politique et le renouvellement de l'élite politique. Parmi ces mesures phares : la lutte contre le cumul des mandats, la reconduite de la liste nationale pour la jeunesse en y instaurant la parité parfaite ou encore la limitation du nombre de mandats nationaux. Il faut absolument créer un « choc de démocratie » pour éviter un « choc des générations ». L'heure est au rassemblement, au-delà des clivages partisans : ne nous laissons pas détourner par les questions de personnes, apportons ensemble des réponses concrètes et réalistes aux préoccupations des marocains.