Vous êtes ici : Actualités / featured / « La crise de la jeunesse de l'USFP est une crise de modèle organisationnel » Une crise multiforme secoue le Maroc depuis plusieurs années, pensez-vous qu'elle peut être salutaire pour la jeunesse marocaine ? Cette crise multiforme dont vous parlez relève de la conjugaison de facteurs multidimensionnels, faisant en sorte que c'est la jeunesse qui risque d'en être la principale victime. Le Maroc est traversé par une transition démographique qui introduit d'importants changements sur le marché du travail, ce qui renforce le risque de chômage, avec tout ce que cela implique comme corollaires (précarité, pauvreté…). Il est donc clair que cet état de faits, nous interpelle, et impose des réformes urgentes, dans la perspective d'élargir le champ des opportunités économiques pour les jeunes, et celle de la participation politique. La jeunesse marocaine a, pendant plusieurs années, été victime des réformes avortées, ou de situations de crise, chose qui risque de se reproduire à la lumière des effets de la crise actuelle. La Jeunesse de l'USFP, traversée par plusieurs courants, vit une crise de compréhension depuis plusieurs années, comment voyez-vous le lien entre son passé et son avenir ? La crise de la jeunesse de l'USFP est une crise de modèle organisationnel, et de positionnement par rapport au parti. Jusqu'à maintenant, et au regard des bouleversements qu'à connus l'USFP depuis 1998, la Jeunesse n'a pas pu se réinventer et s'adapter aux changements qui traversent la pratique politique nationale, et au-delà, celles plus lourdes, qui traversent la société et les jeunes en particulier. Cela implique un déficit en matière de rayonnement, de ciblage des jeunes, et principalement une crise de discours et de moyens d'actions. La nouvelle génération, devrait trouver les réponses adéquates pour redorer le blason de notre jeunesse, qui a toujours constitué une pépinière des élites ittihadies. Comment qualifiez-vous la relation entre les jeunes et les seniors du parti ? C'est la même relation qui lie les jeunes marocains et les seniors dans notre pays, une relation pleine de confusions, de malentendus et parfois de différences d'appréciation. Il faut dire que la société marocaine, n'a toujours pas su que la relation entre jeunes et seniors n'est pas toujours une relation de conflit, seuls la mobilisation des énergies, et le rapprochement des points de vue peuvent donner à chacun sa place et son rôle adéquat loin de toute logique de confrontation. Quel regard portez-vous au sein de l'USFP et plus particulièrement au sein de la Jeunesse ittihadie sur la crise gouvernementale actuelle ? La crise gouvernementale actuelle est une crise de vision, de projets de réformes, et de manque de créativité. La gestion de la chose publique implique des compétences et une responsabilité politique. Or, il nous semble que le gouvernement actuel, n'a pas les réponses adéquates pour-régler les problèmes des Marocains, et continue à reporter des réformes urgentes et structurantes pour l'économie nationale et les finances publiques. La crise de la majorité est une preuve de l'incapacité à mener de manière participative le programme gouvernemental, ce qui nous entraîne tous dans un attentisme qui ne sera pas sans impact sur le climat des affaires, et la création de richesses.