Dans la série des « muscle-cars », la Chevrolet Camaro est sans doute l'un des modèles les plus connus. Son histoire est bien celle des débuts d'un genre de voitures qui ne finiront pas d'envoûter les plus coriaces de leurs détracteurs. Les références des muscles-cars ou pony cars, tant au niveau design que performance, ont été définies quelques années auparavant par la Mustang de Ford, mais c'était sans compter sur la pugnacité de leurs voisins, maîtres des lieux à l'époque : General Motors. Pensant que le concept Mustang n'avait aucun avenir, et après les chiffres records réalisés par la Mustang, à peine quelques semaines après son lancement, GM décida de ne plus perdre de temps en relançant le projet « XP836 ». Un projet esquissé vers la fin des années 50, avec pratiquement les même directives que chez Ford, à savoir accompagner la jeunesse du « Baby boom ». Au final, le modèle portera le nom de « Camaro », également le dérivée d'un mot espagnol (Camaron) qui signifie crevette. L'originale et la copie Indéniablement, la Chevrolet Camaro traînera tout au long de l'histoire cette étiquette de copie. Pour la simple raison qu'en avril 1964, date de la présentation officielle de la Ford Mustang, General Motors était sceptique quant à la réussite commerciale du projet. La désillusion fut totale et plutôt radicale. Pas même le temps de débattre ou d'analyser ce qui se passe, les chiffres du Mustang étaient clairs : le muscle-car est une bonne affaire. L'équipe GM a sorti des placards les anciens concepts, parmi eux le projet « XP836 ». Ce fut en juillet, 1964. Pendant cette période et jusqu'en 1966, les études ont concerné l'évolution du style de la Camaro, qui ne s'appelait pas encore ainsi. Le premier nom choisi était « Panther », puis « Chaparal ». Au final, le choix est tombé sur une structure monocoque, avec la partie avant en porte-à-faux et isolée de la caisse. Le tout sur le nouveau châssis à l'époque de Ford, à savoir : le F-Body (coupé et cabriolet). Sous le capot, rien de bien extraordinaire ni pour l'époque, ni pour la concurrence directe. La version de base de la Camaro étant, elle aussi équipée d'un six cylindres en ligne (3,8 L de 140 ch et 4,0 L de 155 ch), ou du V8 (5,4 L de 210 ch, jusqu'à 6,5 L de 375 ch), avec une transmission manuelle 3 ou 4 rapports ou bien de 2 à 4 rapports automatiques. Le résultat est fascinant et les ventes s'envolent avec 690 138 exemplaires sortis des usines entre 1967 et 1969, l'année où la Camaro prendra son envol et inscrira son nom, cela dit derrière la Mustang, en lettres d'or sur la liste de la « première génération » de muscle-cars de l'histoire automobile.