Vous êtes ici : Actualités / Economie / Finances / Investisseurs : de l'attentisme à la méfiance Le verdict est clair, en ce début d'année rien n'arrive à rassurer les investisseurs. Alors que toute la place casablancaise s'attendait à une amélioration sur le marché boursier, aucune lueur d'espoir ne semble profiler pour l'heure. Dans sa dernière livraison de l'indice de confiance sur le marché boursier, Attijari Intermédiation titrait « dans la profondeur du tunnel ». Un titre qui en dit long sur la morosité dans laquelle s'est inscrit le marché qui, en 3 mois, a cédé la moitié de ce qu'il avait cédé sur 12 mois, affichant une contreperformance de son indice de 6,8 %. Et la situation ne semble pas à même de s'améliorer dans les mois qui viennent. En effet, l'ensemble des investisseurs sondés sont « plus méfiants » à l'égard de l'avenir du marché. Leurs craintes quant aux résultats de l'année 2011 s'étant réalisées, ce n'est ni l'environnement géopolitique, ni politique, deux points sur lesquels l'optimisme était clairement affiché au niveau de la deuxième vague de l'indice publiée en décembre dernier, qui réussiraient à rétablir cette confiance. L'indice de confiance ressort à 39,4 points sur une échelle de 100, soit une baisse significative de 8,7 points comparée à décembre 2011. Il est à son plus bas depuis septembre. « La confiance des investisseurs serait fortement déstabilisée en ce premier trimestre 2012 », pronostiquait l'équipe recherche et analyse d'Attijari Intermédiation avant même le décryptage des résultats du sondage. Plusieurs faits présageaient de cette conclusion. À leur tête, la note souligne le contexte international « où la crise de la dette se propage. Celle-ci pourrait s'apparenter à une nouvelle saison d'un feuilleton où le scénario semble se reproduire avec de nouveaux acteurs ». Le deuxième fait est la situation géopolitique marquée par un apaisement factice des tensions politiques dans la région MENA, face à une recrudescence parallèle des incidents politiques en Afrique subsaharienne, « affectant de facto les intérêts économiques des opérateurs marocains ». Sur le plan national, on soulignera l'environnement politique où la période des 100 jours de grâce du gouvernement est écoulée, et les attentes autour de traitement de sujets épineux font couler beaucoup d'encre, l'atmosphère macro-économique polluée par une officieuse revue à la baisse de la croissance économique élaborée il y a quelques semaines dans le cadre de la loi de Finances, et mise sous pression par des déficits commercial et budgétaire qui pourraient échapper aux seuils de tolérance. Enfin, un marché boursier qui peine à se remettre du sentiment de déception nourri par la piètre réalisation des sociétés cotées au titre de l'année 2011, et des perspectives peu prometteuses de croissance pour l'exercice en cours. Ce pessimisme quant aux résultats de l'année en cours est alimenté par la réalisation des anticipations négatives des investisseurs durant le mois de décembre 2011, vis-à-vis des résultats du même exercice (2011). En effet, « les sociétés cotées affichent une croissance bénéficiaire 2011 largement en dessous des attentes alors que les indicateurs macro-économiques 2011 s'avèrent moins bons que ce qui a été projeté », peut-on lire sur la note. Dans le détail, 71 % des individus sondés estiment que les résultats futurs seraient mitigés contre seulement 40 % en décembre 2011. Parallèlement, 11 % anticipent des résultats décevants contre seulement 3 % en décembre 2011. En ce qui concerne l'évolution du MASI sur les 3 prochains mois, le consensus marché est plus pessimiste comparé à décembre 2011. 37 % des individus sondés optent pour un scénario baissier du MASI contre seulement 31 % en décembre 2011. Par ailleurs, le pourcentage des individus optant pour une forte correction du marché, a pratiquement doublé passant de 14 % en décembre 2011 à 29 % actuellement. En somme, l'équipe d'Attijari Intermédiation qualifie la perception future des investisseurs envers le marché actions comme étant « plus méfiante ». Le sentiment d'attentisme chez les investisseurs institutionnels/OPCVM et les acteurs de référence se sont accentués. Et un changement significatif de la perception des investisseurs étrangers et particuliers a été constatées, passant de la phase d'assurance à la phase d'attentisme. ◆