Vous êtes ici : Actualités / A La Une / LA VIE NORMALE : Confrontation avec l'administration Miloudi, comme la majorité de ses concitoyens a une sacro-sainte horreur de l'administration, bien qu'il se doive par honnêteté de reconnaître que d'énormes progrès ont été faits depuis une dizaine d'années. Cependant, la mentalité même des fonctionnaires est orientée de manière à rendre les usagers fébriles, à les fragiliser émotionnellement pour casser toute velléité de contradiction ou d'exigence. Ensuite il y a cette suspicion qui fait de chaque demandeur un menteur-tricheur tant qu'il n'a pas prouvé le contraire. A coup de papiers qui se répètent, qui se complètent pour traquer la moindre possibilité de décalage entre deux documents émis par l'administration et qui peuvent se retourner contre le pauvre quémandeur en cas de tampon mal placé ou de graphie approximative. Cette histoire, qui ne doit rien à la fiction, relève du vécu récent. Ayant besoin d'un certificat de résidence pour renouveler sa carte d'identité, il s'est rendu compte du chemin de croix que représente cette quête. Si en plus, il vous prenait l'idée d'être étranger, la punition devient un calvaire. On se rend compte que la carte de séjour, ne sert à rien, puisqu'il faut fournir tous les papiers… qui ont servi à l'établissement de la carte d'identité pour obtenir le moindre papier. Si en plus d'être étranger, vous êtes une femme, le sésame est la fameuse prise en charge par votre conjoint sans lequel aucun préposé ne vous adressera la parole. Si en plus de tout cela, vous êtes « subsaharien », alors là… il vaut mieux s'armer de patience. Et pour couronner le tout, les préposés, n'ayant certainement jamais appris la soustraction, ne savent pas rendre la monnaie. C'est certainement pour éviter une erreur d'appoint qu'ils ne vous rendent rien. Ces gens, qui sont comme nous et qui sont à notre service ne sont pourtant pas à blâmer. Ils ne sont que le reflet d'une organisation qui oublie que son but est de faciliter la vie des citoyens.