Vous êtes ici : Actualités / featured / à quand un fonds de la zakat ? La fin du mois sacré de ramadan approche. Les jeûneurs doivent ainsi s'acquitter d'une aumône « zakat Al-fitr », c'est-à-dire « aumône de la rupture du jeûne ». Elle est équivalente à un saa (quatre portions remplissant totalement les deux mains) d'une denrée alimentaire comme le blé, les dattes, le riz, le raisin sec… Certaines personnes préfèrent donner de l'argent au lieu de la nourriture. Chaque année, on calcule le montant de la zakat en fonction du prix des produits alimentaires. À combien s'élève donc cette année le montant de zakat Al-fitr ? « Le prix du blé n'a pas augmenté cette année. Le montant de la zakat Al-fitr est de 10 DH pour chaque personne », explique Mustapha Benhamza, président du Conseil régional des Oulémas de l'Oriental. Le chef de famille doit verser la zakat Al Fitr pour l'ensemble des membres du foyer y compris les bébés et autres personnes à charge. Dans certains pays musulmans comme l'Arabie Saoudite, l'Egypte et la Malaisie, c'est l'Etat qui récolte la zakat et la redistribue aux démunis à travers un fonds de la Zakat. Outre la zakat Al Fitr, l'Etat récolte également zakat Al Mal ( imposée sur les ressources financières supérieures à 85 grammes d'or. Elle est l'équivalent de 2,5 %. Un fonds dualiste L'idée de créer un fonds de la Zakat au Maroc a été proposée par Feu Hassan II. Toutefois, le projet n'a pas abouti. En 2012, le débat autour de ce projet est remis sur le tapis. Najib Boulif, ministre délégué aux Affaires générales et à la gouvernance, a annoncé qu'un projet de création d'un fonds national de la zakat est en cours de préparation au ministère des Affaires islamiques. Depuis, rien à l'horizon. Le débat refait encore une fois surface en avril 2013 à l'initiative de l'Association marocaine pour les Etudes et les Recherches sur la Zakat qui a présenté son concept à l'occasion des Assises de la fiscalité. L'association propose d'instaurer un système de prélèvement dualiste fondé sur les deux piliers, fiscal et zakataire. « Il y a dix jours, nous avons organisé une rencontre autour de notre concept sur le fonds de la zakat. Le but étant de finaliser notre proposition et d'ajouter quelques améliorations. Nous avons fait un benchmarking des expériences réalisées dans 30 pays », note Abdeslam Bellaji, député PJD et président de l'Association marocaine d'études et de recherches en économie islamique (AMEREI), et vice-président de l'Association Marocaine pour les Etudes et les Recherches sur la Zakat. Et de poursuivre : « Il est important d'instaurer un système dualiste à la fois obligatoire et volontaire. Notre proposition sera finalisée dans les jours à venir et sera soumise au chef du gouvernement ainsi qu'au ministère des Habous et des Affaires islamiques pour s'en inspirer ». Selon ce député, au sein de la commission des finances et du développement économique, les groupes parlementaires ont exprimé l'importance et la nécessité d'instaurer un fonds du zakat. « A ce jour, nous n'avons reçu aucun projet de loi de la part du gouvernement », déplore Abdeslam Bellaji, député PJD.