Vous êtes ici : Actualités / Edito / Le fléau du racisme L'inflation de lois sert souvent à masquer l'incapacité du législateur, parfois sous la pression de l'opinion publique, à faire face à un problème donné. Elle signifie le plus souvent une fuite en avant pour donner l'impression de traiter le sujet et ne contribue qu'à compliquer les choses. La proposition par le PAM de punir les coupables d'actes racistes est une bonne chose et doit être poursuivie jusqu'à son terme. Cependant, l'arsenal juridique, dans sa forme actuelle, permet déjà d'appréhender les auteurs de ce genre de troubles sans qu'il soit besoin d'attendre une nouvelle livraison. Elle doit, pour pouvoir porter ses fruits comme il se doit, être accompagnée d'un volet éducatif et d'une campagne de communication à l'échelle nationale. Le cas, largement médiatisé, de ces syndics d'immeubles qui placardent des messages nauséabonds « interdisant » aux propriétaires de louer leur biens à des « Africains » appelle à une fermeté exemplaire et à la célérité des pouvoirs publics. Voilà un délit avéré, permanent et revendiqué par ses auteurs, relayé par la presse, pour lequel personne ne peut dire qu'il n'était pas au courant. Le problème soulevé, comme la majorité des problèmes, relève de l'éducation, ou du manque d'éducation des personnes incriminées. Que l'on se place sous un angle religieux ou moral ou simplement en tant qu'être humain, aucune référence ne tolère ce genre de déviances. C'est certainement parce qu'ils ne veulent pas louer à des « Africains » que ceux-là mêmes, qui se pensent venus d'un autre continent, refusent de louer à des Marocains qu'ils accusent de tous les maux. Notre journaliste en se rendant sur place a pu recueillir les déclarations insensées de ces personnes qui ne prennent certainement pas le temps de réfléchir à la portée de leurs mots avant de s'exprimer. Oui, nous sommes un peuple hospitalier etc, mais même si cette bêtise ne touchait qu'un seul des nôtres, notre devoir serait de nous y opposer avec la plus grande force et de prendre le parti des victimes, qui sont noires ici, ou arabes ailleurs.