Des associations belges tirent la sonnette d'alarme pour dénoncer le comportement scandaleux de certains propriétaires racistes qui refusent de louer leurs propriétés à des personnes d'origine maghrébine ou africaine. La communauté maghrébine vivant en Belgique est l'une des plus importantes en Europe. Confrontée à des difficultés de tout ordre, les membres de cette communauté,à laquelle on peut ajouter des réfugiées de certaines anciennes colonies Belges, sont la cible préférée de certaines pratiques racistes obsolètes. Des associations Belges ont tiré la sonnette d'alarme récemment pour dénoncer ces comportements scandaleux, particulièrement ceux relatifs au refus de certains Bruxellois de louer leur propriété à des personnes d'origine maghrébine ou africaine. Une récente enquête du Centre pour l'Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme et le groupe ALARM (Action pour le logement accessible aux réfugiés à Molenbeek) a révélé, que l'origine ethnique d'une personne est un obstacle pour louer une maison ou un appartement dans les 19 communes de l'agglomération bruxelloise. ALARM base ce constat sur les témoignages poignants d'immigrés qui ont fait les frais de l'intolérance de certains propriétaires Molenbeekois (réfugiés ou personnes en situation précaire) et sur une petite enquête réalisée après avoir sélectionné 250 annonces de logements à louer. Sur les 65 propriétaires des biens à louer, 58% ont refusé de louer leur bien à des personnes d'origine étrangère. Au téléphone, les propriétaires se montrent déjà réticents à la consonnance étrangère du nom du futur locataire ou à l'accent de celui-ci. Lorsqu'une visite est accordée, la couleur de la peau peut devenir un obstacle majeur , a révélé l'enquête. Si le locataire intéressé se présente comme candidat réfugié, il se voit prétexter que la maison venait juste d'être louée ou que le propriétaire refuse tout simplement de poursuivre la visite. Les deux associations qui ont mené conjointement cette étude, dénoncent ces comportements humiliants et exigent de la Région bruxelloise une politique du logement qui vise à combattre les discriminations de tout ordre. Selon le Centre pour l'Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme, 40% des plaintes reçues en matière de discrimination pour obtenir un logement viennent de Bruxelles. Les victimes hésitent cependant à porter plainte d'autant plus que l'élément de preuve reste difficile dans ce genre de dossier. Afin que les candidats au logement ne tombent pas entre les mains d'exploiteurs de misère et de propriétaires véreux, le groupe ALARM a demandé des mesures urgentes de la part de la région de Bruxelles sous forme d'investissements supplémentaires pour la création de logements sociaux. Actuellement, 38.000 logements sociaux sont disponibles à Bruxelles et la liste d'attente compte 15.000 familles, estime ALARM. Le groupe et le Centre ont demandé également l'application de la loi contre la traite des êtres humains, que les propriétaires qui refusent de louer leur bien sur base de préjugés racistes soient poursuivis et qu'une campagne de sensibilisation destinée aux propriétaires soit mise en place. • Youssef Simou (avec agences)