Vous êtes ici : Actualités / Economie / Jouahri appelle à la mobilisation Depuis des décennies, la publication du rapport annuel de Bank Al-Maghrib est devenue un rendez-vous important permettant d'avoir le regard critique de l'institution sur l'économie marocaine. Pour l'année écoulée, la situation n'est pas aussi critique. Car « en dépit de la conjoncture économique difficile, le Maroc a continué à bénéficier de la confiance de ses partenaires et des investisseurs internationaux, comme en témoignent la signature de l'accord relatif à la ligne de précaution et de liquidité avec le FMI et les conditions avantageuses des deux dernières émissions du Trésor sur le marché international » a souligné le gouverneur de la banque centrale Abdellatif Jouahri. Avant d'affirmer que ceci, est le fruit des initiatives politiques et des réformes institutionnelles lancées par le roi, consolidées en 2011 par la révision de la Constitution, qui a consacré le choix démocratique du Maroc. Plusieurs chantiers encore à finaliser Relever les défis auxquels fait face notre pays aujourd'hui, a-t-il rajouté, passe par l'accélération et l'élargissement des réformes dans le cadre de la mise en œuvre de la Constitution et du parachèvement des projets structurants engagés ces dernières années. Il est également impératif, relève le wali de Bank Al-Maghrib, de rétablir les équilibres macroéconomiques et d'assurer la viabilité des finances publiques, qui requièrent en particulier la refonte de la politique des subventions, ainsi que la réforme des systèmes de retraite, du système fiscal et de la loi organique des finances. Dans ce cadre, il a affirmé que les acquis politiques que le Maroc a enregistrés dans un contexte régional instable, largement salués à l'échelle internationale, nécessitent, pour leur préservation et leur renforcement, des avancées économiques tangibles à même de permettre l'amélioration des niveaux de vie de la population. À cet effet, Jouahri a souligné la nécessité, particulièrement dans la conjoncture actuelle, que l'ensemble des acteurs se mobilisent pour l'intérêt suprême de la Nation. Et que de son côté, la banque centrale ne ménageait aucun effort en vue de contribuer à la réussite de ces projets, notamment en assurant le financement adéquat de l'économie, particulièrement en faveur des très petites, petites et moyennes entreprises et en améliorant l'accès aux services financiers ainsi que leur qualité. Des réalisations notables Au terme de l'année 2012, l'économie nationale a réalisé une croissance de 2,7 % dans un contexte caractérisé par une conjoncture internationale difficile conjuguée à des conditions climatiques internes défavorables. Cette croissance a profité de la performance du secteur des services et l'amélioration relative de la demande intérieure, à la faveur d'une politique budgétaire expansionniste et d'une évolution modérée de l'inflation. Par rapport à cette dernière, le taux d'inflation s'est limité à 1,3 % en dépit du relèvement des tarifs des carburants en juin 2012. Quant au marché de travail, Jouahri a souligné que le taux de chômage s'est stabilisé à 9 %, malgré une création nette d'emplois quasi nulle. Par ailleurs, du côté des finances publiques, Jouahri a souligné que 2012 était une année difficile. Le déficit budgétaire a enregistré une accentuation de sa tendance haussière pour s'établir à 7,6 % du PIB, en raison de la progression des dépenses, notamment celles relatives à la compensation. En parallèle, le compte courant de la balance des paiements a connu une nouvelle dégradation, son déficit s'étant élevé à 10 % du PIB, occasionnant ainsi une contraction des réserves de change. Pour ce qui est de la politique monétaire, Jouahri a expliqué que, dans un contexte d'absence de tensions inflationnistes et de ralentissement de l'activité économique et du crédit bancaire, Bank Al-Maghrib a poursuivi sa politique monétaire accommodante, marquée par l'abaissement du taux directeur à 3 % et du taux de la réserve monétaire à 4 %, tout en adaptant le volume de ses interventions aux besoins du marché en liquidités. La Banque centrale a également renforcé les règles prudentielles applicables au secteur bancaire national, en ligne avec les exigences des normes internationales.