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Don Juan Carlos au Maroc : une visite inédite !
Publié dans Le Soir Echos le 18 - 07 - 2013

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Dès l'arrivée du souverain espagnol lundi après-midi à l'aéroport de Rabat-Salé, le roi Mohammed VI a multiplié les gestes d'affectivité et respect envers Don Juan Carlos. Et pour cela, les journaux ibériques ont mis l'accent sur «le traitement très affectueux et chaleureux réservé par Mohammed VI à son hôte». En contrepartie et malgré un état de santé assez délicat après avoir subi plusieurs opérations chirurgicales, on a pu voir un roi espagnol décontracté et souriant au milieu de la famille royale marocaine lors d'un dîner privé offert lundi soir au Palais de Dar Es Salam, à Rabat.
Une délégation de choix
La visite de Don Juan Carlos est aussi inédite par le nombre de personnalités qui accompagnent le souverain. Jusqu'à cinq ministres de l'actuel gouvernement de Mariano Rajoy et neuf ministres des Affaires étrangers et de la coopération de la démocratie espagnole étaient au rendez-vous. Mardi matin on les a vus aux côtés du roi au Mausolée Mohammed V et lors de l'inauguration du forum économique «Maroc-Espagne : un espace de prospérité partagée», organisé par la CGEM et la CEOE (Conféderation Espagnole d'Organisations Entrepreneuriales) à l'hôtel Sofitel de Rabat. «Nous sommes en train de passer de l'état de méfiance à la confiance totale», a déclaré aux journalistes l'ambassadeur espagnol au Maroc, Alberto Navarro. Pour ce dernier, Don Juan Carlos a joué un rôle déterminant dans ce changement. «En mai 2011 il s'est rendu à Marrakech juste après l'attentat du Café Argana, un geste que Mohamed VI n'oubliera jamais», à affirmé Navarro.
«Les relations entre l'Espagne et le Maroc sont d'une grande densité au vu du rythme de réunions et contacts à tous les niveaux», a dit Don Juan Carlos lors du discours inaugural du forum économique. «Nos deux gouvernements ont fixé les fondamentaux d'une nouvelle association stratégique qui devrait élever le niveau de nos relations à un nouveau stade, à travers le dialogue politique renforcé, un nouveau partenariat économique et un ambitieux agenda de contenu social et culturel», a t-il dit. Don Juan Carlos a loué la démarche entreprise par le Maroc sous l'égide de Mohammed VI. «Le Royaume du Maroc est aujourd'hui, après les reformes menées sous les orientations de Sa Majesté et l'approbation d'une nouvelle Constitution, un exemple très précieux d'ouverture et de stabilité», a dit Don Juan Carlos devant 130 patrons des plus importantes entreprises publiques est privées espagnoles et marocaines. «Cette ouverture et stabilité œuvrent d'une manière positive dans le contexte régional et sur nos relations bilatérales».- a-t-il ajouté – Dans la salle se trouvaient les ministres de l'Industrie, Abdelkader Aâmara, de l'Equipement, Abdelaziz Rabbah, des Affaires étrangères, Saad Eddine El Othmani, et le ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka, ainsi que leurs homologues espagnols. Du côté espagnol, on comptait le ministre d'Industrie, énergie et tourisme, José Manuel Soria, la ministre de l'Equipement, Ana Pastor, et le chef de la diplomatie ibérique, José Manuel García-Margallo, ainsi que les titulaires de l'Intérieur, Jorge Fernandez, et de la Justice, Alberto Ruíz-Gallardón. «Nous avons devant nous la possibilité de générer de la croissance et de l'emploi si nous savons bien profiter de tout le potentiel de notre partenariat stratégique», a déclaré le ministre Soria. «Le projet de liaison fixe à travers du Détroit, la croissante intégration de nos économies et les nouvelles voies du dialogue entrepreneurial contribuent sans aucune doute à renforcer les liens entre nos deux pays», a souligné à la titulaire de l'Equipement Ana Pastor. À la fin de la rencontre économique, les ministres ont eu des réunions de travail avec leurs homologues pour préparer les dossiers qui seront abordés lors de la Réunion de Haut Niveau qui aura lieu en octobre prochain à Madrid.
Une relation immuable
«On a voulu mettre en exergue que la relation avec le Maroc soit prioritaire pour nous et que celle-là se situe bien au-delà des intérêts particuliers des différents partis politiques en Espagne», a exprimé une source à La Zarzuela ayant requis l'anonymat. De là la présence des jusqu'à neuf anciens ministres des Affaires étrangères, la quasi-totalité des chefs de la diplomatie espagnole en démocratie : Marcelino Oreja de l'Union de Centre Démocratique (UCD), José Pedro Pérez-Llorca (UCD), Javier Solana du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), Carlos Westendorp (PSOE), Abel Matutes du Parti Populaire (PP), Josep Piqué (PP), Ana Palacio (PP), Miguel Ángel Moratinos (PSOE) et Trinidad Jiménez (PSOE). «Sous n'importe quel gouvernement la relation avec le voisin marocain a toujours été prioritaire pour nous», a allégué Abel Matutes. D'après Josep Piqué, «le poids de l'histoire, la géographie et les intérêts en commun sont là pour quelque chose». Mardi après-midi le roi Mohammed VI et Don Juan Carlos ont inauguré une exposition à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc à Rabat axée sur la coopération archéologique hispano-marocaine. Par la suite, le roi espagnol a offert au souverain marocain une copie numérisée des manuscrits arabes qui se conservent dans la Bibliothèque du Monastère de El Escorial. La journée du mardi a été bouclée avec un dîner offert par le roi Mohammed VI en honneur du roi d'Espagne au Palais Royal de Rabat où il y a eu plus de 600 invités dont les ministres, les ex ministres, les entrepreneurs et tout le corps diplomatique accrédité au Maroc. ( David Alvarado )


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