Vous êtes ici : Actualités / featured / Al-jamaâ Al-aâdam : grandeur et majesté Pendant des siècles, Al-jamaâ al-Aâdam « la Grande Mosquée » de Salé était la deuxième plus grande de tout le royaume après la mosquée Al-Qaraouiyyin édifiée quelques années plus tôt. Toutefois, elle reste la première mosquée construite dans la ville de Salé, l'ancienne médina d'aujourd'hui. Elle s'élève au milieu du quartier Attalaâ. Son emplacement situé sur une zone surélevée lui permet de presque dominer toute la ville. Temim Ibn Ziri, chef de la tribu des Banou Ifren également zénète (les bâtisseurs), s'est chargé de l'édification de la mosquée entre l'an 1023 et 1029 (les sources divergent), qui servit après de noyau pour la Grande Mosquée. Avec le temps, l'édifice a subi les aléas du temps et de l'homme. Le toit de la mosquée s'est effondré quelques années plus tard ce qui poussa le sultan almohade Yacoub al-Mansour Addahbi à la rénover et à l'agrandir en l'an 1196 dans la foulée de sa victoire d'Alarcos "Al-Arak" en Andalousie. Elle a été ensuite dotée d'un minaret majestueux et marquée d'une porte monumentale décorée d'arcs lobés en pierre de Salé, ce qui en fit, selon les termes de l'historien slaoui, Ben Ali Doukkali, « l'une des plus grandioses mosquées de l'Islam, par la beauté de son agencement, l'immensité de son espace et la splendeur de son bâti ». La Mosquée fut témoin de plusieurs massacres de ses habitants, notamment celui survenu lors de la Prise de Salé en 1260. Le minaret fut, quant à lui, gravement touché et n'arrivait plus à supporter les multiples bombardements européens qu'elle subissait. Des fissures sont ainsi apparues sur le minaret. C'est ainsi que, sur instruction du sultan Moulay Abderrahmane Ibn Hicham, elle fut démolie et reconstruite en l'an 1840, selon l'architecture qu'on lui connaît aujourd'hui. D'une superficie de 5 070 m2, et avant la construction de la mosquée Hassan II, la Grande Mosquée de Salé était aussi considérée comme la deuxième plus grande mosquée du toyaume après Al-Qaraouiyyin de Fès. Elle reste toutefois l'une des plus robustes, et chargée d'histoire. Elle résisté à plusieurs bombardements dont le plus célèbre reste celui du 26 novembre 1851, où Salé est bombardée par l'envoyé de Napoléon III, le contre-amiral Dubourdieu. Aujourd'hui, elle raconte son histoire chaque instant à ceux qui veulent bien l'entendre, à ceux qui viennent faire leurs prières, la visiter, ou simplement s'y recueillir. Des histoires racontées par ses murs que chacun pourra écouter en passant par l'une des neuf portes de la mosquée, dont la principale perce le mur de la qibla.