Vous êtes ici : Actualités / Ramadan / Abû Hurayra : le Muhaddit du Prophète Né dans la région de Tihamah qui s'étendait le long de la Mer Rouge, Abû Hurayra appartient à la tribu des Daws. Il se convertit à l'islam après que le chef de la tribu At-Tufayl Ibn Amr revint d'un voyage où il rencontra le Prophète Mohammad. Abû Hurayra fut l'un des premiers à répondre à son appel, contrairement aux autres membres de la tribu qui s'entêtèrent longtemps dans leurs anciennes croyances. Alors qu'il s'appelait encore Abdu Shams (serviteur du soleil), Abû Hurayra accompagna At-Tufayl pour son second voyage à la Mecque. C'est ainsi que la rencontre se fait avec Mohammad (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui). Ce dernier lui demanda « Quel est ton nom ? Abdu Shams- serviteur du soleil, répondit-il. Remplace-le par Abdur-Rahman (serviteur du Tout Miséricordieux), dit le Prophète. Ça sera donc Abdur-Rahman, ô Messager d'Allah, acquiesça-t-il. ». Par ailleurs, Abdur-Rahman était connu pour son amour des chats. Une habitude qu'il affectionnait depuis sa tendre enfance. Ce qui lui a valu le nom d'Abû Hurayra, et qui veut dire littéralement « père de chat ou chaton ». Des débuts difficiles : Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) était alors en campagne à Khaybar. Etant pauvre, Abû Huryrah s'installa dans le Masjid avec d'autres des Ahl As-Suffah. Il n'était pas marié et n'avait pas d'enfants. Sa mère, encore polythéiste, l'accompagnait. contrairement aux autres Muhajirin (Emigrés), il ne s'affairait pas sur les marchés et contrairement aux Ansar, il n'avait pas de terre à cultiver. Il préférait donc accompagner le Prophète dans ses voyages et expéditions. Pendant les quatre années qu'il passa en compagnie de Mohammad (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui), Abû Huraryrah réussit, grâce à sa mémoire hors normes, à mémoriser la parole du Prophète dans ses moindres détails. La quête du savoir valut à Abû Hurayra un passage par une période de faim et de pauvreté extrême. « Un jour, j'avais tellement faim que j'ai mis une pierre sur mon estomac », raconte-t-il. Une période qui ne durera pas longtemps. En effet, les musulmans furent comblés d'une grande richesse et Abû Hurayra put également jouir de sa part. Il se maria, eut un enfant et un foyer confortable. Il n'oublia pas pour autant les jours de dénuement et disait : « J'ai grandi en orphelin, j'ai émigré en tant que pauvre et indigent. J'ai nourri mon estomac de la nourriture pourvue par Busrah Bint Ghazwan. J'ai servi les gens lorsqu'ils revenaient de voyages et conduit leurs chameaux lorsqu'ils se mettaient en route. Ensuite, Allah fit que j'épouse Busrah. Gloire à Allah qui a renforcé la religion d'Abû Hurayra et a fait de lui un imam ». Après avoir été gouverneur de Médine pui de Bahrain, durant le califat de Omar Ibn Al Khattab, Abû Hurayra continua à être l'homme humble, respectueux – surtout envers les parents. Il mettait un point d'honneur à propager cet enseignement- et sage qu'il fut depuis toujours, « Je crains de juger sans savoir et de parler sans sagesse. », disait il. Avec les compagnons Abdullah fils d'Omar, Anas fils de Malik, la Mère des Croyants Aicha, Jabir Ibn Abdullah et Abû Sa`îd Al-Khudri, il fait partie des principaux transmetteurs de Hadîth. Il mourut en l'an 59 après l'Hégire à l'âge de soixante dix-huit ans.